POURQUOI JE SOUTIENS JEAN-LUC MELENCHON
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Précisons une fois de plus que la Gauche Cactus se garde, à l’orée d’un premier tour électoral, de prendre parti entre les candidats de gauche, respectant ainsi la diversité de ses adhérents et sympathisants. Mais rien n’interdit à chacune ou chacun de prendre parti, ce que je fais. A l’orée de l’automne, j’avais écrit Mélenchon, malgré tout. Cela demeure valable.
La raison première, c’est qu’il y a lieu de considérer que l’élection présidentielle française, véritable cancer démocratique, accentué encore par la réforme Chirac-Jospin instituant le quinquennat, demeure hélas une clé incontournable du jeu, appelons-le comme ça, politique de notre pays. Ce qui à mon sens exclut de se laisser aller à soutenir des candidatures de témoignage, aussi sympathiques et sincères soient-elles, surtout avec des droites aussi menaçantes que nous connaissons. Concrètement, donner une voix à gauche à des candidatures promises à des scores de moins de 5%, c’est faire le jeu de la droite.
La raison première ex-eaquo, c’est que les propositions de Jean-Luc Mélenchon sont très au dessus de ce proposent les autres impétrants de la gauche, y compris ceux du Parti Socialiste, dont les programmes sont à ce jour des plus flous. Très au dessus parce qu’il est le seul à prendre en compte les problèmes environnementaux en les reliant à l’ensemble d’un projet politique, parce qu’il est le seul à proposer une réforme drastique de notre système institutionnel que pourtant chacun estime à bout de souffle, mais que la plupart évitent soigneusement de proposer de modifier autrement qu’à la marge, parce qu’il est le seul à gauche à vouloir bousculer les dogmes bruxellois et à proposer les moyens de le faire, parce qu’il est le seul enfin à mettre fin aux inégalités qui rongent la société française et font le lit du Front National.
Autre raison, plus largement partagée, le talent oratoire de Jean-Luc Mélenchon et son attachement à la culture. Il y a si peu de politiciens cultivés. Mais nous attendons de sa part un programme et un discours sur la culture autrement inspiré que ce qui est aujourd’hui diffusé. Et son sens de l’humour. Il y a si peu de politiciens qui en ont.
Tout cela conduit à voter Mélenchon en avril, et espérons-le en mai. Mais, car il y a toujours au moins un mais, Mélenchon a besoin de soutiens. Certes plus de 2000 comités de soutien existent, avec une proportion notable de jeunes. Cela ne suffit pas. Il est nécessaire de clarifier les liens avec ses soutiens, que ce soient Ensemble ou le PCF. La répartition des candidatures aux législatives est un point névralgique, qui constitue un enjeu politique mais aussi financier pour les partenaires. Et on verrait mal s’affronter des candidats de ces partis avec ceux de la France insoumise, dont les modalités de désignation sont parfois folkloriques et au final aujourd’hui opaques. Il devient urgent de définir des accords clairs, et nous avons le sentiment qu’aujourd’hui, les partenaires de Mélenchon sont traités avec une sorte de condescendance mal venue. Comme me confiait un camarade du Front commun, faut pas déconner avec ça.
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