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BARRAGE A SARKOZY

Par Jean-Luc Gonneau
jeudi 3 mai 2007
par  Jean-Luc Gonneau
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Il n’est pas facile de se réjouir des résultats du premier tour des élections présidentielles : scores confidentiels des candidats pour une alternative au libéralisme (quelle idée aussi de se mettre à 6 sur ce créneau !), faible score, tous comptes faits, de la gauche en général, gonflette du score du candidat UMP. Même le (relatif, car quel candidat de la gauche de la gauche n’aurait pas rêvé d’un score à deux chiffres) recul du Front National n’est pas si jouissif que ça : on l’a vu, entendu, à satiété presque, pendant la campagne, le candidat Sarkozy n’a pas ménagé ses efforts, entre deux citations des noms - pas des textes, il ne les a évidemment pas lus - de Blum ou de Jaurès pour la galerie, pour intégrer dans ses propositions une palanquée fournie de thèmes du Front National (car les textes du FN, ceux-là, il les a lus). Philippe Val, le boss de Charlie Hebdo, a écrit bien des bêtises, et fielleuses en plus, pendant la campagne référendaire européenne. Mais, soyons justes, il lui arrive d’être pertinent. Par exemple quand il écrit que Sarkozy a réussi, à droite, la réconciliation de Pétain et de De Gaulle. Réconciliation apparente, bien sur, puisque là-dedans De Gaulle est piétiné, mais qui suffit aux nouvelles classes rentières fabriquées par le libéralisme et à celles et ceux qui aspirent à en faire partie : les premiers se lèvent tard, les seconds se lèvent tôt, et ça donne 31%.

Comme beaucoup, nous pensons qu’il y a urgence à faire barrage à Sarkozy. Il conviendra bien sur que la gauche de gauche analyse les raisons de son échec, mais, avant tout, nous devons contribuer à éviter à notre pays (et au reste du monde) une présidence de Nicolas Sarkozy, homme de droite « décomplexé ». Miracle de la sémantique, car il est utile, nécessaire, de traduire le sens de l’adjectif « décomplexé » quand il accompagne le substantif « droite » : il s’agit, concrètement, d’une droite qui intègre les idées de l’extrême droite, y compris celles qui visent à limiter le champ des libertés. Nous en connaissons d’autres exemples : Berlusconi en Italie, Bush aux Etats-Unis. A notre avis, qu’on trouvera sans doute un rien puriste du côté de Neuilly, les adjectifs « débondé » ou « déboutonné » conviennent mieux. Un brin canaille, ce dernier, mais les rentiers semblent adorer la vulgarité : sinon, Bush et Berlusconi n’auraient jamais été élus, et Sarkozy ne risquerait pas de l’être en France.

Faire barrage à Sarkozy, cela veut dire voter Royal. Pour beaucoup d’entre nous, cela sera un réel effort. Et les récentes contorsions de « Ségolène » devant François Bayrou ne rassurent aucunement sur les convictions de gauche éventuelles de la dame. Les experts-comptables électoraux concluent à peu près unanimement que Ségolène Royal ne peut pas, dans la conjoncture actuelle, être élue sans une (grosse) partie des voix qui se sont portées sur le candidat « centriste ». On objectera sans doute que l’élection n’est pas une simple arithmétique, et on pourra objecter à l’objection qu’elle est aussi une arithmétique. On entend même des voix chuchoter qu’une alliance sociolibérale-centre droit pourrait être le détonateur dont la « gauche de gauche » a bien besoin pour se dégager de ses décombres. Quoiqu’il en soit, face à Sarkozy, il n’y a pas le choix, même Arlette le dit, il faut voter Royal : le danger est trop lourd. Il sera toujours temps, après, de mener les combats contre le libéralisme, ce qui ne sera pas de la tarte vu l’état de cette gauche là.


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lundi 12 janvier 2009 à 04h31 - par  インプラント
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