LA VRAIE RUSE DE L’ULTRALIBERALISME
par
popularité : 90%
D’abord, j’ai vu depuis toujours qu’il y avait des fils à papa et « rien que ça » qui avaient une petite firme parce que papa l’avait ; et que des gosses géniaux ne fichaient rien au lycée et avaient un boulot nul. On peut même dire que les vrais beaufs sont si jaloux, si fermés, qu’ils se méfient des gens qui valent mieux qu’eux, appelés « intellos », et n’achèteront pas à une firme tenue par quelqu’un comme ça ; donc des firmes pas « valables » se maintiennent et des imbéciles sont patrons et riches.
Or la doctrine des ultralibéraux est curieuse : ils sont pour le mérite personnel ; mais ils disent en pratique que celui qui est riche aujourd’hui est « valable », on lui donne ce qu’il veut, celui qui est pauvre a tort. C’est bizarre parce que écraser les chômeurs et précaires, et même smicards, ne leur laisse aucune chance de progresser. Sans aller chercher les « working poors » US, ici le smic ne permet plus de s’en sortir ! Alors suivre des cours... et payer l’école des gosses. Et on constate que leur doctrine n’est absolument pas, dans la pratique, pour le mérite personnel qu’ils citent à tout moment !
Par contre, ils conduisent les gens à penser que la formidable rémunération des emplois « top » incite les gens à progresser, qu’au minimum la bonne situation du gars correctement payé par rapport à l’ouvrier l’y pousse. Donc, c’est une incitation qui regarderait uniquement les envies, une théorie morale ! Je pense que la formidable propagande sur « les gagnants » ou « risquophiles » nous fait accepter cela. On est obligé de rigoler : a-t-on besoin d’une telle pression ? Y a-t-il quelqu’un qui refuse de lâcher un emploi mal payé pour un bon, ou qui voyant un créneau inexploité dans sa ville, refuse (si c’est possible) de faire une petite boîte pour voir rappliquer les clients ? Même avec l’ISF bolchevique ?
Quand on démonte une ruse, une vraie vilaine ruse politique, il faut le faire à fond. Si la donne binaire « risquophiles-nullos » est absolue chez eux et veut nous persuader, en fait l’insistance avec laquelle ils condamnent les aides aux faibles donne une autre idée : les gens qui ne leur plaisent pas sont coupables, les chômeurs profitent ! Le gars sincère qui les écoute, et j’espère que bientôt plus personne de sincère ne les écoutera, voit l’incitation morale absolue à progresser ; mais il est travaillé par l’idée qu’ils lui instillent, qu’en fait les chômeurs et précaires ne sont pas « valables », que les priver de tout est mérité, qu’ils ne progresseront jamais, ces minables. Et que, bien entendu, les gros revenus sont des être flamboyants, des « winners », qui n’ont pas d’accident quand ils roulent à 260 (pas prouvé) et prennent toutes les filles (pas prouvé non plus). Là, pas de limite à leur lyrisme !
Donc, la justification « d’incitation » qu’on nous affirme et réaffirme est du vent. La criminalisation des chômeurs-profiteurs est très présente au Front National, et le vrai fils à papa nul passe de l’ultralibéralisme au fascisme quand il faut.
Et Raffarin, après Raymond Barre a la palme de l’humour : chômeur, fonde ta firme (avec la bagnole de ta sœur ?), affirme ta vocation de pied nickelé !
Commentaires