LES SOUDARDS
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On se souvient peut-être de la première déclaration du « flamboyant » Galouzeau de Villepin après sa nomination à Matignon. Bonapartiste en diable, il se donnait 100 jours pour terrasser le dragon du chômage. Un peu plus de 300 jours plus tard, c’est le code du travail qu’il essaie de torpiller, et le chômage est toujours là. Après que son ministre de l’Intérieur, Sarkozy de Nagy-Bocsa eût mis les banlieues en flammes à force de provocations grossières, voilà le Premier ministre qui sème la zone dans les facultés et les lycées, qui ne demandaient qu’à travailler. De la belle ouvrage. Et ces messieurs agissent avec des délicatesses de rosières, entre Sarkozy de Nagy-Bocsa qui échange avec son compère Longuet (tout court) de gracieux propos sur les points communs qu’ils croient discerner entre Roselyne Bachelot et les vaches laitières, et Galouzeau de Villepin qui précise fièrement que contrairement à Edouard Balladur, lui a des couilles, nous nageons en pleine poésie. Un type comme Berlusconi ferait presque figure de modèle de retenue en comparaison avec ces deux là. On laissera à Galouzeau de Villepin les considérations que lui prête F-O. Giesbert sur la France, qui serait « travaillée du bassin » tant elle a « envie d’être prise ». Ce qui nous paraît plus probable, c’est que ce monsieur travaille, lui, du chapeau. En tout cas, toutes et tous aux manifs contre le CPE et la loi sur l’ « égalité des chances » (par le bas, bien sur).
Ils auront au moins réussi deux choses : le mouvement social s’est remis en marche, assez massivement (il va falloir durer maintenant), et les partis de gauche se sont retrouvés ensemble pour lutter contre ce gouvernement de soudards. Ce qui doit maintenant ressortir de cette effervescence, c’est une proposition politique alternative au libéralisme. Cela requiert une volonté unitaire dans le camp des anti-libéraux, cela nécessite de laisser au vestiaire les intérêts boutiquiers, aussi respectables soient-ils. Cela doit se fonder sur une plate-forme politique commune. Dans quelques jours, un projet de Charte alternative au libéralisme sera mis en débat dans les Collectifs 29 mai de tout le pays. Des partis politiques (PCF, LCR, Gauche Républicaine, Convergence Citoyenne, MARS, PCOF...), des associations (Copernic, PRS, Ruptures, Alter-Ekolo, le Cactus/La Gauche ! bien sur...), des syndicalistes y ont contribué. Pour nous, c’est ce document, qui prendra sa forme définitive le 13 mai, qui doit constituer le socle d’un projet unitaire de gauche pour les prochaines échéances électorales.
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