Y’A PAS DE CRISE
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On s’interroge sur les responsables de la débâcle actuelle des banques. Lorsqu’il devient évident que pour être dans l’air du temps, pour faire « moderne », pour être à la pointe du progrès, même les Caisses d’Epargne (pour être précis le « holding » Caisse Nationale des Caisses d’Epargne, CNCE) spéculent à tort et à travers au profit de quelques-uns jusqu’à perdre 600 millions d’euros soit environ la moitié du compte propre (ça s’appelle comme ça) de la seule CNCE, il n’est plus nécessaire de s’interroger sur les responsables : tous le sont ! Lorsqu’un système est gangrené à ce point, seule l’amputation peut sauver le malade. Une mesure urgente serait, pour le moins, d’envisager la confiscation des biens personnels de l’ensemble des acteurs. Il n’y a rien de plus vivifiant que de travailler pour gagner sa vie pour démontrer une morale autre que verbale.
Il faudra bien également penser à établir (ou rétablir) la notion de crime économique. Un tribunal populaire fait de personnes ordinaires est beaucoup plus adapté pour mesurer l’ampleur des dégâts que d’inconscients (ou même, je le crains de conscients) financiers peuvent engendrer en dehors de leur monde d’illusions, de paillettes, de cocaïnomanes mondains, de grands écoliens (issus de grandes écoles) pervertis, (l’Ecole Polytechnique, à titre d’exemple, a été créé en 1794 pour permettre l’accession au pouvoir de toutes les classes de la société). Un délit est jugé dans un tribunal correctionnel où, malgré la bonne foi incontestable des magistrats, ce sont des notables qui jugent d’autres notables. Il n’est pas nécessaire d’encombrer un peu plus nos prisons avec ce genre de personnages, s’ils sont convaincus de fraudes, de malversations, d’indélicatesses… Il suffira de les faire travailler, pas dans un bureau bien sûr où ils finiraient de s’étioler, mais au grand air : le bâtiment manque de main d’œuvre, en voilà une qui ne coûtera que la maigre pension qu’ils allouent, à travers des us, coutumes et lois largement inspirées par leurs amis, aux détenus pénitentiaires. Bien entendu, étant incultes dans ce domaine, il faudra les former ! Bien sûr, étant inaptes à tout travail manuel éreintant il faudra les endurcir ! Mais notre élite (c’est le terme qu’ils emploient pour s’auto désigner) saura s’adapter : ils prêchent la mobilité, la formation tout au long de la vie ! Ils ont tant répété qu’il n’est plus possible d’avoir un emploi constant et stable. Tout est transitoire, rien n’est éternel…nous sommes d’accord ! Ils vont nous montrer tout cela sur les chantiers.
« Les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent. Bah alors, y a pas de crise ! »
Cette fois les choses sont un peu différentes puisque les actionnaires (pour mémoire près de la moitié des entreprises du CAC 40 est aux mains de capitaux étrangers, lorsque que l’on vous bassine à longueur de journal télévisé avec l’indice CAC 40 qui baisse ou qui monte, vous êtes en train d’assister aux délices ou aux angoisses de non-résidents en France) perdent de l’argent. C’est à pleurer ! Car ils ont réussi à vous convaincre que ce n’est pas le talent, l’ardeur au travail, l’inventivité, l’esprit d’entreprise…qui créent les richesses. Non ! C’est l’argent qui crée ces richesses. Fréquentez les meilleurs esprits, les plus entreprenants, les plus originaux, les plus créatifs : vous ne trouverez qu’une proportion ridicule d’entre eux qui s’intéresse à l’argent en tant que tel. C’est-à-dire pour se payer une « escort girl » (nom moderne de l’ancienne pute, que d’ailleurs je respecte car elle faisait la même chose pour beaucoup moins cher), un chalet à Davos, un voilier alors qu’ils ne connaissent rien de l’étoile polaire et qu’ils naviguent au GPS (incidemment ce genre d’appareil peut tomber en panne, pas les sextants) et une quantité invraisemblables de choses ridicules dont le commun des mortels ne peut même pas avoir idée.
Les parasites (il faut appeler un chat un chat) perdent de l’argent, c’est donc, selon nos officielles autorités, une vraie crise. « Wall street est devenu socialiste » pour sauver tout ce beau monde. Il y a fort à parier, que les équilibres rétablis, ils reprendront leurs jeux mortifères. Faire appel à la notion de crime économique a un sens juridique car combien de suicides ont été causés par ces respectables escrocs, combien de familles ont été détruites, combien de personnes ont sombré dans une infernale spirale : perte d’emploi, divorce, perte du logement, alcoolisme… Avec tout le respect que l’on doit à chaque être humain, avec toutes les précautions que nos tribunaux prévoient, nous vous attendons bien bonnes gens devant une cour d’assises.
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