HALLALI
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L’hallali, au sens figuré, signifie la défaite, la ruine. Sonner l’hallali de quelque chose c’est annoncer sa fin ! Il n’est nullement exagéré de prétendre que l’on peut sonner l’hallali, à court ou moyen terme, de nos modes de consommation et de vie. Le seul problème qui subsiste, c’est de trouver une voie résolument pacifiée vers un nouvel état des choses. Chacun le proclame, quelques-uns se sont attelés réellement à ce changement. Regrettera-t-on l’ancien ordre qui régissait le monde ? Une analyse de notre société a été faite par maints auteurs avant même que celle-ci ne s’installe dans l’invraisemblable médiocrité où elle semble se complaire. Je ne prendrai que deux exemples frappants par leur symétrie.
Fin 2008 les membres du « groupe de Tarnac » étaient mis en examen dans le cadre d’une enquête sur le sabotage d’une ligne TGV. Ils furent accusés de terrorisme, arme de répression devenue incontournable pour une justice expéditive. A la fin de 2009, le contrôle judiciaire a été allégé : les personnes impliquées n’ont désormais plus que l’interdiction de communiquer entre eux.
Affaire EADS : tous les protagonistes sont blanchis. Les individus concernés ont été mis hors de cause de tout délit d’initié. L’un d’entre eux a réalisé un gain de 3.7 millions d’euros soit, au cours actuel, la dépense de l’Etat pour une vie entière d’un fonctionnaire (pension de retraite incluse).
Si ces faits étaient isolés, ils ne seraient que terrifiants. Mais, ils sont devenus si nombreux qu’ils donnent une vision assez exacte du mode global de fonctionnement actuel : écraser sans pitié les uns, laissez prospérer les autres. Un prélude à un totalitarisme que les nouveaux moyens de « fichage », si complets et si exhaustifs, rendent presque inéluctable. Ne nous y trompons pas, ces faits qui donnent la nausée ne doivent pas nous éloigner de nos valeurs qui comprennent, entre autres, de ne jamais céder à la violence même verbale : au cynisme que l’on affronte, il est nécessaire d’opposer calme et méthode.
Car si informatique et ordinateurs peuvent nous asservir, ils peuvent aussi nous libérer si une bonne utilisation de ceux-ci est mise en place. Des actions collectives d’une cohérence inégalable peuvent être lancées dans tous les domaines. Il serait vain de se cantonner aux protestations ! Il serait bon aussi de construire : aussi bien dans le « métier » bancaire, qui se verrait donner une noblesse, que dans l’industrie ou la consommation. Notre vécu n’est pas inéluctable.
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