BATTUS ET CONTENTS ?
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BATTUS ET CONTENTS ?
Par Paul Oriol
C’est connu, les politiques ne croient pas aux sondages. Mais ils en redemandent.Les réactions des politiques et des journalistes sont intéressantes. Julien Dray, par exemple, a dit que si ces résultats témoignaient d’un « non » d’humeur ce serait facile de le contrebattre. Si c’était un « non » raisonné, ce serait plus difficile. Grâce aux 51-52% de sondés disant « non », voici que le « non » peut être raisonné !!! Jusque-là, il n’était qu’imbécile. Tout le monde menace la France du « non » d’être isolée en Europe. Encore que certains commencent à avoir peur de la « contagion » ! Ce qui prouve bien que cet isolement n’et pas aussi certain que cela. D’autant que la presse ne manque pas de dire que ce sont l’Allemagne et la France qui ont imposée aux autres une constitution qu’ils ne voulaient pas ! Ils risquent donc d’en être débarrassés !!De toute façon, le « non » a déjà remporté trois victoires. La première est le retrait de la directive Bolkestein qui n’a rien à voir, juridiquement, avec la Constitution. Mais qui est devenue le symbole même de la politique libérale qu’avec ou sans constitution, qu’avec ou sans directive, les gouvernements veulent nous faire entériner. Il va de soi que cette victoire n’est pas définitive. Mais approuvée par tout le monde en 2004, la voila abandonnée par tout le monde en 2005. En attendant 2006. La deuxième est l’obligation dans laquelle le Gouvernement se retrouve de devoir faire des concessions salariales dans le public comme dans le privé. Bien entendu, cela n’a rien à voir avec la Constitution mais beaucoup avec le référendum. Sans lui, il aurait fallu des millions de manifestants dans les rues pour faire céder le gouvernement qui n’avait pas les moyens financiers de répondre aux revendications. Et qui les a trouvés. La troisième : grâce aux sondages auxquels personne ne croit mais que tout le monde regarde, le « non » est, tout d’un coup, devenu de gauche. Ce sont les personnes proches de la gauche qui ont lâché. Le plus mal en point est, logiquement, Hollande. Qui doit faire appel à Chirac pour le sortir de ce mauvais pas !! Il ne suffit plus de dire qu’il ne faut pas se tromper d’élection. Que le référendum n’est pas pour ou contre le gouvernement et qu’il faut donc voter « oui » aujourd’hui et régler son compte à Chirac, demain. Personne n’a voulu écouter quand les électeurs, se trompant d’élections, ont voté contre le Gouvernement aux Européennes. Et aux régionales. Le PS était fier d’engranger ce qui n’était pas un vote pour le PS mais un vote contre le Gouvernement. Les électeurs n’ont pas été entendus hier. Ils vont redire la même chose demain. Ils ne disent pas qu’ils sont contre l’Europe. Ils disent qu’ils sont contre la politique qu’on leur impose au nom de l’Union européenne. On voudrait qu’ils soient battus et contents. N’est-ce pas un peu trop leur demander ?
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