COIMBRA DO CHOUPAL : LE FADO, SA CATHEDRALE … ET SON EVEQUE
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Coimbra do Choupal propose depuis plus de vingt ans des soirées ou des après-midis de fado chaque semaine. C’est aujourd’hui le plus ancien lieu de fado en France, et à peu près tout ce qui interprète le fado ici est passé par ce petit retiro de Pavillons-sous-Bois, sans compter les fadistes du Portugal de passage à Paris.
Coimbra do Choupal, catedral do fado, affirme fièrement son propriétaire, fadiste lui-même, guitariste et chanteur de talent. Cathédrale donc il est donc l’évêque, évêque actif qui prêche le fado par l’exemple chaque samedi soir et un dimanche sur deux (et même un peu plus au mois de mai). Cathédrale, sans aucun doute, par la foi dans le fado qui imprègne le lieu. Chapelle plutôt, car sa dimension est modeste : une première salle, bar, quelques tables, la télé bien sûr, avec le foot souvent, une seconde, restaurant, celle qui accueille le fado. Les soirs de fado, le bar est fermé, car ici, on ne plaisante pas avec le silence, fidèle compagnon des fadistes. Par contre, il est loin d’être interdit de plaisanter pendant les intervalles entre les chansons : Coimbra do Choupal est une « cathédrale » joyeuse.
Un des éléments qui frappe le visiteur est l’impressionnante galerie de photos qui couvre les murs de la salle du bar. On trouve là un souvenir illustré de toutes celles et ceux qui, depuis le début de la carrière de Manuel Miranda, l’ont côtoyé dans le fado, et particulièrement des visiteurs, réguliers ou occasionnels de sa cathédrale.
On vient à Coimbra do Choupal pour écouter le fado, dans la tradition conviviale du fado vadio, où les convives qui le souhaitent peuvent chanter leurs fados, mais on y mange aussi, la cuisine de Maria Miranda, l’ange gardien de la cathédrale, trésor de gentillesse.
Manuel Miranda vient de réaliser un de ses (multiples) projets : un CD qui réunit des textes de son cru, sur des musiques de fados traditionnels, ou bien sûr le corrido ou le menor sont présents, mais d’autres aussi, dont le plus rare fado varela, ainsi que des compositions originales de l’auteur, sans un oublié un petit détour par le fado de Coimbra. Accompagné par lui-même à la guitare portugaise, par Flaviano Ramos, qui officie aussi au Coimbra do Choupal, à la viola do fado, et Tony Correia à la guitare basse, Manuel Miranda nous fait découvrir son univers fadiste. Deux de ses textes sont chantés par Maria Manuela, autre habituée de la cathédrale, où il n’est pas rare qu’elle aide au service de table, et dont la voix cristalline rappelle celle d’une fadiste oubliée de beaucoup, Ercilia Costa, qui en son temps contribua à encourager la carrière d’une toute jeune fadiste qui s’appelait Amalia Rodrigues.
Le CD est question s’appelle Senhor Fado. Il est possible (et recommandé) de l’acquérir ou de le commander au Coimbra do Choupal. Et puisqu’il est question de Senhor Fado, de recommandations et que les vacances approchent, si vous passez par Lisbonne, ne manquez pas le restaurant Senhor Fado, justement, en haut d’Alfama, rua dos Remedios, une petite maison dont la belle et talentueuse fadiste Ana Marina est la patronne et cuisinière, et où, là aussi, le fado vadio est à l’honneur chaque soir.
Coimbra do Choupal 92 allée du Colonel Fabien, 93320 Pavillons-sous-Bois, 01.48.02.27.41, coimbra.do.choupal@wanadoo.fr www.coimbradochoupal.blogspot.com
Cet article est également paru dans Lusojornal en date du 30 mai 2012
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