https://www.traditionrolex.com/18 REDONNER UN SENS AUX MOTS (SUITE DE LA SUITE) : CHANGEMENT - La Gauche Cactus

REDONNER UN SENS AUX MOTS (SUITE DE LA SUITE) : CHANGEMENT

lundi 9 juillet 2012
par  João Silveirinho
popularité : 91%

Le changement, c’est maintenant, proclamait le slogan de la campagne de François Hollande, dans la lignée de ces idées à deux balles payées à prix d’or à la petite phalange de « spin doctors » dont les puissants sont si friands. Il paraît, dans le cas qui nous occupe, le slogan n’émanait pas de l’une de ces officines. Ce qui prouve que des « amateurs » sont parfaitement capables de faire aussi nul que des professionnels.

Comme beaucoup de ces mots-« concepts » (concept, mon œil), changement est tout à fait ambigu : on peut changer en mieux, mais aussi en pire. On ne peut, pour reprendre un exemple encore fumant, reprocher à l’ex-président Sarkozy d’avoir impulsé nombre de changements. Et avec succès : certains de ces changements, ceux qui sont entrés dans les têtes en entretenant et développant haines et dédains de l’autre, seront difficiles à extirper : il y faudra de la ténacité et du temps. Au total, quelqu’un se situant à gauche, même normal, considère, on l’espère, que les changements sarkozyens ont été destructeurs et régressifs.

Ce n’est sans doute pas ce que voulaient induire les communicants hollandais. En fait, ils ne voulaient peut-être pas induire grand’chose, tout occupés de normalitude.

Cependant, la notion de changement implique que ce qui va être l’objet du changement soit identifié, d’une part, et que le résultat du changement soit doté d’une visibilité suffisante, afin que le public, ici les électeurs, à qui on demande d’approuver la proposition, soit n mesure d’en apprécier la portée. Pour n’avoir pas respecté cette nécessaire précaution, Nicolas Sarkozy a fini par être pris au piège : ses changements, pour la plupart annoncés lors de sa campagne de 2007, ont été loin d’apporter aux citoyens, un temps, un brin naïvement, séduits, les conséquences qu’ils espéraient. On peut même dire sans beaucoup de risque, que, hors les mieux nantis, les conséquences en question furent néfastes au plus grand nombre, qui a fini par ne plus être dupe.

Reconnaissons à la stratégie hollandaise une habilité certaine : le programme de changement étant particulièrement modeste, et souvent nimbé d’un flou quasi poétique, il faudra une aiguë perspicacité pour apprécier sa mise en œuvre.

Reste le « maintenant ». Les temps ont changé depuis 1981, où flottait dans l’air des plus optimistes, un vent de liberté porteur de riantes perspectives. Les fracas de 1983 ont depuis tempéré les enthousiasmes. Trop sans doute. Car « maintenant », le changement, on n’en aperçoit guère les contours. Plus tard, peut-être.

(à suivre ?)


Commentaires

Brèves

1er mars 2012 - BREF HOMMAGE A MENDES FRANCE, par François LEDRU

Chez les Ledru, bourgeois catho (comment puis-je être si différent d’eux ?), les gosses (...)

17 août 2009 - SIGNEZ LA PETITION ANTI-BONUS !

Les grands dirigeants du monde prétendent ne rien pouvoir faire dans leur pays contre le retour (...)

25 mai 2008 - NOUS SOMMES ELUS DU PEUPLE, PAS DE SARKOZY : POUR LA DEFENSE DU DROIT DE GREVE : DESOBEISSANCE CIVILE DES ELUS !

Le 15 mai 2008, le président de la République en titre a osé remettre en cause le droit de (...)
https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18