LES CHRONIQUES NARQUOISES ET AUTRES DE JACQUES FRANCK (février 2016)
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Les délices du portefeuille
Je ne fais pas allusion aux satisfactions que peut procurer la possession de nombreux billets de 50 euros ou plus. Non, il est des portefeuilles beaucoup plus jubilatoires. Plus rares aussi. Les portefeuilles ministériels. Ils peuvent récompenser le travail, voire le mérite. Mais souvent leurs bénéficiaires les doivent à la souplesse de leur échine et à la fragilité de leurs convictions. Ils confèrent un peu ou beaucoup de pouvoir, une notoriété médiatique plus ou moins durable, et des avantages financiers. Certains font de leur obtention le but de toute une vie politique. Lourds de délices, ils le sont parfois aussi de mépris.
La situation actuelle illustre mon propos avec éclat. On vient de voir un quarteron d’hommes et de femmes renier leur idéologie, abandonner leur parti et leurs électeurs, se précipiter à la soupe gouvernementale, pour quoi ? Pour un vague secrétariat d’État à n’importe quoi. Ces soi-disant écologistes sont vraiment verts. De honte.
Verdun
France 2 nous a projeté récemment un long documentaire sur la bataille de Verdun en 1916. Comme tous les gens de ma génération, je suis passionné par la Première Guerre Mondiale. Et pour cause : mon père a été gravement blessé dans l’infanterie avant de passer comme pilote dans l’Armée de l’Air. Mes oncles René et Robert ont eux aussi subi de lourdes blessures. Mes oncles Pierre et Maurice ont été tués.
Dans cette évocation d’une des plus grandes batailles de l’Histoire, il manque un élément essentiel : pas la moindre allusion aux causes du conflit mondial. Les tensions entre états capitalistes étaient parvenues au point de rupture : luttes pour l’accès aux matières premières, luttes pour la domination des marchés mondiaux, luttes pour les colonies, luttes pour les routes maritimes et la mainmise sur les points géo-stratégiques mondiaux, accessoirement, querelles dynastiques et tracés des frontières. Mais ce n’est pas l’assassinat de François-Ferdinand d’Autriche ni même celui de Jean Jaurès qui ont suffi à envoyer au carnage des millions d’ouvriers et de paysans de nombreuses nations. ‘’Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage’’ (Jean Jaurès)
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