GAUCHES : LA SAISON DES CONGRES
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La Ligue Communiste Révolutionnaire a ouvert le bal. Peu de nouveautés sur le front des propositions depuis son Manifeste de l’an dernier. La bataille a eu lieu, avec cinq textes - ou « plates formes » dans le vocabulaire local, souvent mieux inspiré - en présence autour des stratégies d’alliances et d’une candidature à la présidentielle.
Sans surprise, la « plate forme » 1, celle de la direction (Krivine-Besancenot-Sabado), est arrivée en tête mais, surprise, en frôlant seulement, sans l’atteindre donc, la majorité. Les « intégristes » d’une union politique réduite, en gros, à la LCR et LO ont fait un petit score, et les deux textes (Picquet et Aguirre) favorables à la constitution d’un front électoral commun épousant, toujours en gros, les contours de la « gauche du Non » ont obtenu, ensemble, ce qu’on appellerait en d’autres lieux une minorité de blocage. Les intégristes et un autre texte voulaient une candidature irrévocable de Besancenot, la direction voulait une candidature éventuellement (mais très) rétractable du même. Les « frontistes » ne désespèrent pas d’une candidature unitaire. Ils ont finalement obtenu un répit : la décision attendra juin. D’ici là la LCR participera aux actions communes de résistance aux mesures libérales du gouvernement et aux collectifs unitaires type 29 mai. L’irréparable qu’eût constitué une candidature unilatérale est donc pour le moment évité.
Le PCF ne tiendra congès que fin mars, mlais les votes ont déjà eu lieu. Avec là aussi cinq textes en présence. Et comme à la LCR, la question d’une candidature communiste à la présidentielle a fait débat. Beaucoup plus nettement qu’à la LCR, cette question était la conséquence d’une interrogation sur l’identité communiste aujourd’hui.
Car, sur le fond des propositions, il y peu de divergences. Sur certaines d’entre elles, il ne devrait pas être difficile pour la direction sortante, qui améliore ses positions avec plus de 63% des suffrages, d’intégrer des compléments émanant des autres textes. En très bref, c’est la conception « ouverte » du parti qui l’a nettement emporté. La question de la candidature est posée, mais dans un cadre unitaire. Certains membres de la direction ne cachent d’ailleurs guère qu’ « y aller seul » serait un échec. Les tenants d’une ligne « autonomiste » (trois textes), s’ils contrôlent quelques fédérations importantes, sortent affaiblis du scrutin, notamment le pittoresque Maxime Gremetz, dont le texte recueille à peine plus de 3% des votes.
Notons aussi que le texte proposé par la direction, s’il est, comme tous les textes de congrès de tous les partis, plutôt écrit avec des moufles qu’avec une plume légère, présente un projet impeccablement antilibéral et a le souci de conjuguer des changements importants et des moyens réalistes pour y parvenir. Ce n’est pas si courant.
Bientôt aussi le congrès du MRC de Jean-Pierre Chevènement. Comme (presque) toujours, un seul texte, confié comme toujours à la plume experte de Jean-Yves Autexier, mais sans innovation majeure. Il y eut paraît-il quelques contributions moins convenues, mais dont il semble que les auteurs soient sagement rentrés dans le rang.
Un mot de la Coordination nationale des collectifs du 29 mai : la charte pour une alternative au libéralisme avance par étapes. Un premier texte sera la base d’une journée de travail le 25 février, puis transmis aux collectifs locaux pour arriver à une proposition finale lors d’assises prévues en avril. Le Cactus participe bien sur au processus.
Enfin, la réunion des partis de gauche le 8 février, sans la LCR, a abouti à ce qu’on attendait, un accord pour des manifestations communes contre le gouvernement, et un peu plus (lutte aussi contre Bolkestein, ce qui constitue une avancée des socialistes dans la bonne direction, celle de la coordination 29 mai) et un accord de principe pour la mise en place d’un « comité national » aux fins d’organiser des débats citoyens. On verra bien.
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