LES LIBERAUX A LA FOIRE DU TRONE : LE TIR AUX PAUVRES EST UN JEU TRES PRISE
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L’Etat, les collectivités territoriales et certain-e-s citoyen-ne-s, au fil des années, se sont donnés bonne conscience au sujet des pauvres. On justifie même la bonne fortune de quelques-uns contre la mauvaise fortune des autres.
Autrefois la Bible nous disait : les pauvres souffrent en ce bas monde, mais ils seront récompensés dans l’autre. Puis vint la théorie du malthusianisme (la fécondité excessive du prolétariat les rends pauvres, c’est de leur faute, ils n’ont qu’à arrêter de forniquer).Puis le darwinisme social (l’élimination des plus pauvres est le moyen utilisé par la nature pour améliorer la race). Et maintenant, la théorie selon laquelle, toute aide publique aux pauvres fait obstacle au bon fonctionnement de l’économie
Actuellement, on déclare l’incompétence de l’Etat et l’on condamne les fonctionnaires (trop nombreux, pas assez efficaces, inutiles) et donc ceux dont les activités relèvent de la protection sociale (mais pas du tout les fonctionnaires militaires et policiers).
Les administrations tendent vers l’idée « de refuser toute responsabilité à l’égard des pauvres ». Pour les libéraux, l’aide publique aux indigents détruit leur moral (honte), elle le détourne d’un emploi bien rémunéré, elle brise les couples et leur solidarité puisque les femmes peuvent solliciter des aides pour elles-mêmes et leurs enfants. Pourtant, il n’existe aucune preuve que la suppression des soutiens publics fasse avancer une solution chez les pauvres, mais on tend à le croire.
En gros, les riches n’ont pas intérêt à travailler parce que l’impôt prélève une grande partie de leurs revenus, donc en prenant plus aux pauvres et en le donnant aux riches, on stimule leur effort et donc l’économie. Mais qui essaye de nous faire croire que la plupart des pauvres préfèrent l’assistance publique à un bon emploi ?
Pour les libéraux, la liberté c’est le droit de dépenser à sa guise (et non pas de panser là où cela fait mal). Pourtant une des oppressions les plus fortes est celle de celui qui n’a pas un sou en poche. Alors que l’on ne parle que de la limitation qu’impose la fiscalité des riches, mais non pas l’augmentation de liberté apportée aux pauvres quand on leur fournit un revenu. L’effort de la puissance publique en ce domaine reste la seule compatible avec une vie civilisée. Rendre le contentement aussi universel que possible, n’est-ce pas renforcer la tranquillité sociale (délinquance) et politique (vote des extrêmes, terrorisme). N’est-ce pas à cela que devraient rêver les libéraux et les conservateurs ?
En résumé, pour les libéraux, il faut une fiscalité plus favorable aux riches et des mesures punitives contre les chômeurs par exemple. Avec cette politique, l’Europe sociale devient une Arlésienne.
Pour les libéraux toujours, pour guérir la maladie des pauvres, il faut « une thérapie de choc libérale » sinon les riches vont quitter la France pour mieux respirer à Londres.
Madame Parisot, présidente du MEDEF, nous dit : « la vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » Pour le MEDEF il faut travailler plus pour produire plus, mais pour qui et pour quoi ? 1792 heures par an aux Etats-Unis, 1673 au Royaume Uni, 1431 en France. Car « pour les couches les plus modestes, le temps libre, c’est l’alcoolisme, le développement de la violence, la délinquance » journal « 20 minutes » Paris 7 octobre 2003.
Mais que sont devenus les grands principes du partage et de la redistribution des richesses ? Le droit social permet de corriger certaines injustices en produisant des instruments collectifs (Sécurité sociale, retraites, allocations chômage) avec des institutions compensatrices.
Il faut qu’une autorité publique aide à produire des institutions libérées (enseignement, santé, transports publics et protection de l’environnement) d’une logique de subordination de l’énergie humaine à la seule valorisation du Capital. Il nous faut dénoncer le mythe libéral de « liberté de travail » (le droit de travailler opposé au droit au travail) qui fait fi des prestations sociales qui sont de moins en moins garanties. La politique sociale actuelle en France, c’est la destruction progressive des institutions de l’Etat social et des services publics et cela met en péril la notion même de vivre en « société ».
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