Panique à Oui Land
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Il a suffi de deux malheureux sondages, et c’est la panique dans le pays du Oui. Bin dites donc, nous, les gens du non, qui encaissions courageusement des sondages triomphants pour ceux d’en face, quel stoïcisme rétrospectif dans le calme et le cap gardés ! Je nous admire. Il est ravigottant d’entendre les Hollande, Valls, Bayrou en appeler en chœur à... Jacques Chirac pour sauver le Oui. On se croirait le 22 avril. Il est amusant de lire Daniel Vaillant qui, à quelques jours d’intervalle, dit qu’il n’y a pas de différence entre le oui de gauche et le oui de droite (et pan dans les dents pour l’ami François) puis que Lionel, au moins, lui, il n’aime pas Chirac (et pan dans le nez pour le même). Il est fendard de lire l’article de Manuel Valls, ex héraut du non passé au oui, expliquer, contorsions à l’appui, son retournement de veste dans Le Monde le jour même où parait le premier sondage qui donne le Non en tête : merci du coup de main, Manuel, bien placé pour le grand prix du contretemps. Il est stupéfiant d’apprendre que la Commission Européenne va dégager 1,5 millions d’euros pour faire campagne pour le oui en France. Bravo, la Commission indépendante. Nous attendons que Kouchner justifie ça au nom du droit d’ingérence humanitaire. Il est dérisoire de voir que François Hollande ne voit guère que des « sanctions » contre les vilains Mélenchon et Dolez pour casser la dynamique du Non de gauche. Donner au peuple des martyrs, le martyre fût-il en l’occurrence très soft, c’est bien connu que ça vous casse, à moins que ça ne vous dope, et dans le cas précis, ça dopera. Car c’est bien d’un mouvement populaire qu’il s’agit, et la Star Ac’ de luxe amassée par Jack Lang parait presque ringarde. Celles et ceux qui font campagne pour le Non dans nos immeubles et dans nos rues le voient bien : les classes populaires, et de plus en plus les classes moyennes adhèrent au Non. Non de rejet des élites autoproclamées, certes, mais aussi, et de plus en plus, Non raisonné au libéralisme sans bride que la constitution, veux, veux pas, nous promet. Dans les comités de la gauche diverse, dans les meetings communs, on sent un plaisir d’être ensemble bien éloigné des tortueux calculs solfériniens. La « gauche d’en bas » se redécouvre, et c’est une sacrée bonne nouvelle !
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