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Législatives : ça Manque d’Entrain, tout ça

mardi 5 juin 2012
par  Mick et Paule
popularité : 1%

Quand nous écrivons que la campagne des législatives manque d’entrain, nous ne visons par les dévouements militants autour des candidats, d’autant plus admirables qu’ils se font généralement pour des prunes : en moyenne, quinze aspirant-e-s pour un élu. Mais c’est vrai aussi qu’il existe des prunes savoureuses, et qu’il est utile de semer pour récolter plus tard, quoique ça dépende de ce qu’on sème.

Non, quand nous évoquons le manque d’entrain, nous nous référons à la tiédeur de la population face à cette élection, et à ses enjeux. Comme si tout avait été réglé par l’élection présidentielle. Comme si le résultat était connu d’avance, le seul suspense résidant dans l’alternative entre une majorité relative de sièges pour le parti vainqueur de la présidentielle (PS et assimilés en l’occurrence), comme ce fut le cas en 1988, ou une majorité absolue pour le même, ce qui fut le cas pour toutes les autres élections législatives ayant suivi immédiatement l’élection présidentielles. Les sondages, comme toujours autoprédictifs, confortent ce suspense qui ne passionne pas les masses.

Il est bien connu, ou en tout cas ce devrait l’être, que la Gauche Cactus a toujours considéré que l’élection présidentielle telle que pratiquée en France est, compte tenu des pouvoirs très larges du président, une sorte de tumeur pour la démocratie. On dit les français attachés à cette élection au suffrage universel. Peut-être. Un relent de monarchie ? Possible. Une conséquence de la « culture des grands hommes » qui a si longtemps imprégné notre système éducatif ? Envisageable. Nous serions prêts à être conciliants sur cette affaire de suffrage universel. Après tout, un pays comme le Portugal élit son président ainsi. Mais le président de la république a principalement une autorité morale (que le suffrage a d’ailleurs le mérite de renforcer) mais n’a en aucun cas le pouvoir de conduire la politique du pays. Un tel système redonnerait du sens, et des enjeux plus clairs, à l’élection législative et à ses conséquences quant aux pouvoirs et aux responsabilités du Parlement. Les électeurs ne sont pas forcément stupides : ils ont probablement compris que les majorités parlementaires, hors cohabitation, sont constituées de godillots, quels que soient les talents individuels de ces pompes. Et la cohabitation, qui n’est pas un objectif en soi (et nous espérons bien, nonobstant ce qui précède, que la droite perde les élections législatives), est rendue sinon impossible du moins très peu probable depuis la réforme funeste Jospin/Chirac qui accole les deux élections nationales.

L’une des conséquences de notre bricolage institutionnel est que l’abstention lors du scrutin législatif risque d’être importante. A quoi bon voter si les résultats sont, presque, connus d’avance. Sauf peut-être dans quelques circonscriptions où la présence de stars politiques en position indécise (Mélenchon contre Le Pen dans le pas de Calais, Bayrou dans les Pyrénées Atlantiques…). Le résultat global, à quelques jours des élections, est que beaucoup de nos compatriotes s’intéressent assez peu à l’événement. Ajoutons que la défiance croissante envers la classe politique (car oui, il y a bien un phénomène de classe politique), qui paraît peu capable de répondre dans des délais appropriés aux nombreuses difficultés que rencontre une part croissante de la population, ne facilite guère la mobilisation. La passion, nauséeuse ou salutaire selon les leçons tirées par les uns ou les autres de son mandat calamiteux, engendrée par le candidat Sarkozy, s’est dissipée. Pour beaucoup, l’élection de nos parlementaires ne suscite au pire qu’une résignation plus ou moins tempérée, et au mieux un espoir plus ou moins évanescent.

Pourtant, il n’échappera à personne, à gauche, qu’il est nécessaire que la droite soit battue. Enthousiasme ou pas, il faut voter. A gauche bien sûr.


Commentaires

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lundi 18 juin 2012 à 13h47 - par  SIMON

Schadenfreude
Jacques-Robert SIMON

Schadenfreude est un terme allemand signifiant « joie provoquée par le malheur d’autrui ».
Nous laisserons les sadiques savourés l’épisode des dernières élections : nous nous contenterons de tirer quelques conclusions d’ordre général.
Le système électorale actuel a pour but de permettre l’accession aux responsabilités d’un des deux grands partis politiques, tous deux devenus experts pour capter les humeurs des électeurs. Le but qui devrait être premier, voire le seul, la représentation populaire, est manifestement considéré par les intéressés, ceux qui prétendent être élus, comme subalterne. Il faut, si l’on est raisonnable, se méfier en effet des mouvements de foule mus par les déraisons voire l’hystérie : la période troublée des années trente nous rappelle qu’ils peuvent conduire au pire. Canalisons ... canalisons ... Le système est fortement cadenassé pour se préserver des agitations populacières. Mais aussi, si l’on démontre un très mauvais esprit, pour écarter les gêneurs : ceux qui ne pensent pas exactement la même chose que l’élite dominante. Cette élite fait adopter par ses proches un système électoral qui préserve des mauvaises surprises puisque vous avez le choix entre un bonnet blanc et un blanc bonnet. Ce n’est pas forcément une si mauvaise chose ! Mais il est certainement nécessaire de trouver autre chose : plus de centre, plus de communistes, plus de sincères patriotes ...
Les élections sont donc organisées dans tous les détails par les hommes politiques qui briguent des mandats électifs. Etrange ! Cette organisation ne devrait donc pas être contestée par leurs auteurs. C’est pourtant le cas ! On ne peut pas parler de trahison lorsque des électeurs s’expriment à l’intérieur de la si faible marge de libre choix qu’ils ont encore. Respecter la consigne des partis ? Ne pas considérer qu’un vote, même de "droite" est un vote citoyen ?
Toutefois, il faut tenir compte que l’ambition est un ressort qu’il ne faut pas négliger dans le monde politique. Il est parfaitement légitime de vouloir aspirer à une fonction pleine d’ors et de (relatifs) privilèges. Il n’est pas indispensable d’être un saint homme désintéressé pour travailler dans ce monde plein de tensions, de combats et qui rapporte objectivement peu par rapport au talent déployé. Répétons encore, il est parfaitement légitime de briguer des honneurs.
Enfin, il faut se préserver de cette joie sadique et sans fondement de voir quelqu’un à terre.

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