L’ATTAQUE CONTRE LA GRECE ET LA ZONE EURO
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L’attaque contre la Grèce et éventuellement le Portugal, faisant baisser l’Euro, mais surtout risquant de faire baisser beaucoup les bourses, nous inquiète. L’attaque contre la Grèce est une spéculation, lancée par une grande banque d’affaires américaine et deux Hedge funds géants, et d’après Libé, des gens qu’il « vaut mieux ne pas affronter », elle est bien particulière. Après la ruse vilaine qui fut à l’origine de la crise : on mélange les créances subprimes avec des vraies actions de firmes et le paquet reçoit la meilleure note AAA, doctrine « si c’est nous, plus c’est fou mieux c’est », on a la ruse infâme : le taux de défiance envers un Etat, représenté par l’échelle de l’assurance de la dette de celui-ci (CDS, credit default swap), fixé pour la Grèce à 428, presque le double de celui du Liban, 4 fois celui du Maroc ! A ce niveau, justifié par rien. Mais ces gens spéculent sur ces taux, ça rapporte, d’abord, et il faut punir les grecs d’avoir voté à gauche, ensuite.
Je suis au regret de dire qu’on connaît bien ces interventions de firmes géantes : les nationalisations françaises de 1981 n’avaient-elles pas entraîné une baisse de nos exportations, alors que les produits n’étaient pas devenus mauvais en un an ? Mais une multinationale peut trouver un produit « presque aussi bien » ailleurs, donc refuser d’acheter français pour punir la France « bolchevique ». Et je signale que Liem Hoang Ngoc disait dans son livre « Refermons la parenthèse libérale » que l’attaque simultanée contre notre balance des paiements aurait été encore plus difficile à contrer que l’attaque contre notre balance commerciale. Vous savez bien que la France a reculé.
La seule réponse est du type moral, pas très efficace dans l’immédiat, mais elle est celle du bons sens, les banques d’affaires et fonds spéculatifs ne gagnent que ce qu’ils peuvent tirer de la spéculation des titres, donc c’est prélevé sur les gains de la vraie activité produisant de vrais objets ou de vrais services ! Et ce sera prélevé sur les salaires, dès lors bas. C’est donc eux qui sont « nuls et non avenus » tandis que les Etats qu’ils peuvent arnaquer restent légitimes. L’imbécile « loi du marché » et la « liberté des capitaux » donne cette aberration. C’est aussi une démonstration, au-delà de l’absurde, de la puissance américaine basée sur une certaine stabilité surprenante, du fait que l’interpénétration Chine-USA permet aux Américains de faire supporter leur dette par la Chine.
Savez-vous que les ultra-droite du Parti républicain aux USA, dits « Tea Parties », ont un semblant de Congrès ; ce ne sont que des riches mais envoyés par des pauvres qui hurlent (je n’invente rien) : « mes malheurs c’est parce qu’il y a trop d’Etat ! ». Les gens finiront par admettre, et convainquons-les, de ne plus se taper dessus eux-mêmes.
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