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CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (mars 2011)

mardi 8 mars 2011
par  Jacques Franck
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Je ne porte pas chance

Je voyage souvent. J’ai remarqué qu’une triste fatalité affecte les mauvais chefs des pays que je visite, sans que j’y sois pour rien. Il y a peu d’années, je suis allé en Tunisie. Sale coup pour Ben Ali. En juin 2008, j’ai circulé en Californie. George W. Bush n’a eu que le temps de faire ses bagages. L’été dernier, j’ai séjourné en Egypte. Moubarak n’a pas senti le vent du boulet. Mieux : bref séjour à Tripoli en 2007, puis survol de Benghazi la semaine dernière. A 10.000 mètres peut-être, mais c’était Benghazi quand même. Cerise sur le gâteau, il y a quelques mois j’ai passé une journée à Bahreïn. Il va falloir que j’aille faire un petit tour du côté de l’Élysée.

Les malheureux amis du chanoine

Monsieur Nicolas, chanoine et président, a un sens aigu de l’amitié. Or les bénéficiaires de ce beau sentiment connaissent quelques vicissitudes, que les bons esprits déploreront. Ah ! Que les peuples sont ingrats ! Madame Angela vient de subir un cruel revers électoral, les habitants de Hambourg ne reconnaissant pas ses bienfaits. Monsieur Silvio est persécuté par la justice de son pays pour une espièglerie, une peccadille qui aurait dû lui valoir les félicitations des magistrats. Il se livrait à d’innocentes fornications monnayées avec des demoiselles à peine sorties de l’adolescence. Il y a pire. Monsieur Ben Ali, grand ami du chanoine et de Madame Michelle, cheftaine éclairée de la diplomatie française, a été ignominieusement chassé par les Tunisiens qui lui reprochaient un comportement dictatorial et une tendance ma foi bien bénigne à la corruption. Le pauvre a été se réfugier en Arabie saoudite en emportant juste une brosse à dents et quelques milliards d’euros et de dollars. Une misère par les temps qui courent. Un autre démocrate, Monsieur Hosni Moubarak, a subi un sort comparable. A 82 ans, il se retrouve au chômage, même pas indemnisé, dans son modeste pavillon de Charm el-cheikh. Il doit vivre et faire vivre sa famille avec les économies d’une vie de labeur. Monsieur le colonel Mouammar Kadhafi, lui aussi, a bien des misères. Imméritées, quand on est un ami du chanoine. On se souvient qu’en décembre 2007 cet humaniste avait été reçu en grande pompe à l’Élysée. Homme aux mœurs simples, il s’était contenté d’une tente dans le parc de l’Hôtel de Marigny, résidence des hôtes de marque de la République. Cette visite souleva quelques critiques de la part de gens de mauvaise foi. Critiques auxquelles répondit vigoureusement Monsieur Patrick Ollier, qui se fit le paladin de Monsieur Mouammar. Nul n’ignore que le brave Monsieur Patrick est le conjoint de Madame Michelle, dite MAM, citée plus haut. Cette famille a elle aussi le sens de l’amitié. Quant au chanoine, il connaissait bien le colonel, qui l’avait aimablement reçu à Tripoli six mois auparavant.

Petit bonheur dans cet océan de tristesse : le président-chanoine de la République a un ami indéfectible qui n’est pas encore chassé du pouvoir. Monsieur Ali Bongo est le fils de son défunt père, le célèbre Omar Bongo. La dynastie régnante au Gabon est exemplaire. Ses relations avec la France n’ont jamais connu de nuages, tous communiant dans l’amour du pétrole, qui coule à flots pour le plus grand bien des admirables pétroliers bien de chez nous. Le rapport de subordination entre les Bongo et le chanoine (ainsi que ses prédécesseurs) est un modèle du genre. Bien sûr, une si belle et constante amitié a un prix. Ce prix est payé par le peuple gabonais, pour qui le bonheur n’est pas une idée neuve mais un rêve inatteignable. Quant à Monsieur Ali, dont l’élection a été l’œuvre directe de Monsieur Nicolas, il a quelques compensations à la pauvreté de ses sujets. Décoré de la Légion d’honneur, détenteur de quelques biens immobiliers, propriétaire de deux Ferrari (on n’est jamais trop prudent), il semble à l’abri du besoin. Je note avec satisfaction que le 21 février, donc hier, Monsieur Ali a encore une fois été chaleureusement l’hôte de son vieux pote le chanoine en son palais de l’Élysée. L’un et l’autre ont eu raison d’en profiter. L’ambiance actuelle ne leur garantit pas la pérennité de leurs situations. Ni à l’un ni à l’autre.


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