REDONNER UN SENS AUX MOTS (SUITE)
par
popularité : 91%
Après avoir remis d’équerre les termes d’ « investisseur » et de « valeur », ça va être le tour de la « réforme ». Celui-ci a deux sens principaux : le premier est à peu près synonyme de retraite (avec ou sans pension) et ne s’emploie plus guère que pour les chevaux. Le cheval réformé ira au mieux au pré, et plus généralement à l’équarrissage. Remarquez, c’est presque pareil pour le retraité. Comme le dit un humoriste, la retraite tue : aucun retraité n’en est sorti vivant.
Le second signale une modification d’un système ou d’un dispositif social, administratif, économique, religieux, existant. Le mot, dans le langage politique, a une connotation positive : si on réforme, c’est, proclamera le réformateur, pour améliorer ce qui existe, le débarrasser de ses scories, améliorer son efficacité, sa pertinence. Tout irait bien si. Si « réformer » les retraites, tiens les revoilà, ne signifiait pas en fait, en réduire les montants et/ou la durée. Si « réformer » la sécu ne voulait pas dire en restreindre les couvertures, si « réformer » la fonction publique ne voulait pas dire en diminuer les moyens. Si « réformer » l’école ne voulait pas dire en retirer des enseignants. On continue ou ça suffit ?
Voilà en tout cas pourquoi le « socialisme réformiste » nous a toujours vivement inquiétés. Voilà pourquoi lire dans la presse, notamment le Nouvel Obs, organe furieusement réformiste, que notre nouveau président est un « réformiste assumé » ne nous rassure pas. Un conseil François, ne réforme pas, améliore, développe, change, supprime (il y a beaucoup à faire sur ce point après le cataquinquennat enfin terminé), mais ne réforme pas (à suivre ?)
Commentaires