Ami Clément, lève ton verre !
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Ami Clément, lève ton verre, te voilà donc parmi nous.
Ami Clément, regarde autour de toi, ce sont ceux qui, plus tôt, sont tombés face aux loups. Ami Clément, ne t’en fais pas, la bête, toujours, finit par trouver son maître.
Celui qui t’a fait cela est sous les verrous mais ils sont partout. Nous sommes cernés par les loups, ces fascistes pro ou phobiques du poil sur le caillou, adeptes de la barbe ou de la boule à zéro. Bientôt la chasse sera ouverte, mais après combien de Clément ? Tu n’es pas une victime mais un guerrier tombé au combat et les anti-fascistes de la terre entière se mettent au garde- à -vous à ta mémoire.
Ils se réclament de la Résistance et défilent en foulant la mémoire de Jean Moulin par leurs regards qui exploitent le sien. Combien de temps, combien de sang avant que les homos, les noirs, les juifs et les Arabes fassent l’union contre l’ennemi ? Ami Clément, lève ton verre et trinquons à ce moment où ceux qui collaborent avec le démon seront tondus. Tiens c’est certainement pour cela que ceux qui t’ont terrassé, toi, ta jeunesse et les espoirs de ceux qui t’aiment, étaient chauves comme des poux.
Où sont les black dragons et les requins vicieux ? Le loup appelle-t-il à la confrontation, se place-t-il sur la ligne de front ? La police républicaine, qui compte déjà tant de tondus est-elle infiltrée ? Et l’armée où la tondeuse est réglementaire ?
Mais qu’est-ce que ce monde ou le trop ou le pas assez de poils nous gratte l’échine jusqu’au sang ! Oh, mes pays que ferons-nous ? Les uns, moutons, les autres, bourreaux ?
Devons-nous nous muer en barbares et nous mettre à l’unisson de ce monde qui de partout chancelle ?
Ami Clément, lève ton verre car me voilà. Je délire encore de croire en ces hommes dont le moi collectif tend vers l’amour et la justice… Buvons ensemble à ceux qui se lèvent pour prendre leur part de la bataille pour qu’un jour plus un homme ne passe par la porte qui t’a mené ici : cette taverne des chasseurs de loups avec ou sans fourrure.
Car, en bas, il n’y aurait plus de loups. Que ce jour de ta mort soit celui du début de leur fin, que tes camarades lèvent ce drapeau noir, que les gens apprennent à leurs enfants que c’est en mémoire d’un grand chasseur de loups.
Ta bataille est faite d’idées et d’universalité et la crasse bêtise de ton ennemi est depuis longtemps établie. Quelle peine, tu étais encore bien vert. Tu aurais pu être la souche d’un arbre d’hommes, de ces hommes que nos lendemains attendent avec impatience.
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