LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE ? C’EST L’ANCIEN MONDE, TOUT ÇA !
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Combien faudra-t-il de contusionnés, d’estropiés, de mutilés, de morts parfois pour qu’enfin les protestataires, les coléreux, les laissés pour compte, voire les amateurs de musiques tapageuses ne soient plus victimes de la rage répressive qu’encourage notre gouvernement ? Comment une police, qui exerce certes un métier difficile dans des conditions matérielles souvent défaillantes, peut-elle, de plus en plus (et même si une grande majorité de ses membres exercent leurs fonctions avec discernement) en quasi impunité, quoiqu’en dise le distingué night-clubber Castaner, se livrer à des actes de violence manifestement disproportionnés, ou à des comportements parfois ouvertement racistes ou discriminatoires, voire méprisants ? Ce n’est, par exemple, pas un hasard si tant de femmes victimes de violences, de viols hésitent à se rendre à un commissariat : elles y sont plus souvent « accueillies » par des soupçons que par des attentions. Quasi impunité ? Les déclarations des responsables de l’IGPN à la presse, envoyés au front par le courageux Castaner, à propos de l’enquête de leur institution après l’intervention policière de Nantes ayant entraîné la mort du jeune Steve Maia Coiço sont à pleurer de rire ou de rage. Des témoins entendus ? Oh, ce n’est pas notre rôle de les chercher, nous, on n’a entendu que des policiers. La « réconciliation » des français prêchée récemment par l’archevêque Macron est dans ces conditions une farce.
Entre répressions diverses, intrusions dans la vie privée, via notamment la numérisation à marche forcée des services publics, par ailleurs déshumanisante et source de fractures sociales. Mais des fractures sociales, hein, il y en a tellement, mon pauvre monsieur, que ce serait folie de s’en occuper. Et si les gens ne sont pas contents et qu’ils le montrent, on a toujours les matraques, hé hé. Mais aussi via l’absence totale de contrôle des agissements intrusifs des géants du net. Une amende de temps en temps (une aumône en fait) et le tour est joué. Liberté, on vous dit, trop ancien monde.
Et ce que nous voulons dans notre nouveau monde, disent-ils, c’est une société de compétiteurs. Compétitif ! Voila le mot d’ordre (et l’ordre, hein, on connait, voir supra). Oui, mais dans une compétition, il y a toujours des vainqueurs et des vaincus, si ? Alors, les vaincus, ils font quoi ? Un, on s’en fout, c’est de leur faute, n’avaient qu’à gagner. Deux, on n’est pas des chiens, il y a toujours la bonne vieille recette panem et circenses. Ebahi par la culture de notre interlocuteur macronien : ho, vous connaissez Juvenal ? Réponse : Juvé qui ? il joue dans quelle équipe ? Rassuré, nous lançons ; mais dites donc, panem et circenses, ça ne fait pas tellement nouveau monde. Bah, vous savez, nouveau monde, Macron, il a dit ça pour faire joli dans sa com. Tant qu’il ya des gens qui y croient, c’est bon. Bref, égalité et dans le même mouvement fraternité, ce n’est franchement pas le souci de ces messieurs-dames. Et vive la république, même s’il n’en reste rien, ça fait bien dans les discours.
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