Pourquoi un livre sur la lutte de Plogoff 25 ans après ? Plogoff est devenu une référence : celle d’une victoire éclatante sur le lobby électronucléaire. Une victoire qui a si profondément marqué les esprits que EDF ou AREVA ne se risquent pas à vouloir, à nouveau, prospecter la Bretagne pour tenter d’y implanter une centrale nucléaire EPR. Car là est la raison essentielle de cet ouvrage : apporter sa contribution à la lutte qui s’engage aujourd’hui.

La victoire n’a pas été obtenue sans un combat résolu. Celui d’une population de marins attachés à leur "Pointe du Raz", lieu mythique mais surtout lieu de leur vie quotidienne avec ses bonheurs simples et aussi ses tempêtes. Une population unie derrière un maire et un conseil municipal dont aucune autorité n’avait prévu l’entrée en dissidence et dont le premier acte de rébellion a été de brûler, sur la place publique, les dossiers d’enquête publique. Une population organisée en "Comité de défense" où la barre était tenue par de jeunes femmes aussi efficaces que déterminées et sans lesquelles rien n’aurait été possible.

Mais ce combat a été également celui de toute une région. Pas moins 80 comités étaient mobilisables à tout moment. Ils ont été particulièrement présents aux côtés des gens de Plogoff pendant les 6 semaines d’occupation de leur territoire. Six semaines qui ont vu se développer des solidarités dans toutes les régions françaises et dans les pays d’Europe confrontés au même problème. Six semaines de résistance dont les principaux épisodes sont exposés.

Plogoff a donc gagné et s’est souvenu des promesses faites par François Mitterrand pendant sa campagne : " Je crois que le nucléaire, question d’une importance vitale pour notre avenir justifie pleinement l’organisation d’un vaste débat dans notre pays : enfin informés, les français pourront se prononcer par référendum. Je me suis engagé à ne plus ouvrir de nouveau chantier de centrale nucléaire, en particulier celui de Plogoff, avant que la conclusion de ce débat soit connue...La politique de l’énergie que je mettrai en place reposera sur la recherche d’une croissance d’économie d’énergie et sur la diversification de nos sources d’approvisionnement. Les crédits économisés par la réduction du programme nucléaire permettront d’augmenter fortement les moyens accordés aux économies d’énergie et aux énergies nouvelles". Ces investissements, à la différence du programme nucléaire, sont décentralisés, fortement créateurs d’emploi et réduisent tout de suite nos importations". Le livre montre comment ce beau discours a été renié en moins de trois mois. Quatre nouvelles tranches nucléaires on été construites, le développement des énergies renouvelables a été découragé et on est reparti vers le "tout pétrole" si bien que, aujourd’hui, nous sommes toujours aussi dépendants sur le plan énergétique mais encore plus polluants car aux gaz à effet de serre qui agiront à l’échelle des siècles à venir nous avons ajouté les déchets radioactifs que nous léguons à nos descendants pour des millénaires.

25 ans après, Tchernobyl est venu confirmer les dangers annoncés et la prolifération nucléaire a fait la preuve de sa nocivité. A New-York, à Londres, à Paris, les services de sécurité simulent, pour s’y préparer, l’explosion d’une bombe chargée de matières radioactives dans un lieu public. Et pourtant le lobby nucléaire français ne renonce pas à vouloir relancer sa mécanique.

Mais aujourd’hui, aussi, la prise de conscience se fait d’une rupture nécessaire, c’est pourquoi le combat de Plogoff est celui que mèneront, demain, tous ceux qui croient à un autre avenir pour la Planète.

Gérard Borvon est l’auteur de l’ouvrage éponyme de cet article, à commander à Gérard Borvon 20 rue des frères Mazéas 29 800 Landerneau ou gerard.borvon@wanadoo.fr en joignant un chèque de 19 euros (15 euros + 4 euros de port)

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