PAS DE FAMILLE POUR... LES PAUVRES... ETRANGERS
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Dans les Guignols de l’info, la marionnette désormais célèbre de Monsieur Sylvestre analyse le monde et ses rapports de force avec la volonté de puissance et le cynisme qu’est censé incarner son employeur, la World Company -nébuleuse coalisée au service d’un seul objectif- le profit. A titre d’exemple, naturellement totalement fortuit et sans relation directe avec l’actualité, voici en exclusivité pour les lecteurs de « La Lettre de l’Observatoire » l’un de ces commentaires dont le commandant a le secret « Les niakoué, s’ils ont pas de pognon, il faut qu’ils en bavent ; pas de femme, pas d’enfant, ça forge le moral ».
Rappelons au lecteur que niakoué signifie péjorativement paysan en vietnamien et que, par extension, on l’aura deviné, ce terme désigne avec mépris dans la « novlangue » télévisuelle des élites marionnettistes, les étrangers, surtout s’ils sont pauvres. Il convient d’ajouter qu’il ne s’agit pas ici d’une question de genre et que rien ne s’oppose à ce que cette phrase soit déclinée sur le mode féminin.
Ayant pris connaissance d’un document édité en français, au nom curieux, Céséda, qui se propose, entre autres, d’interdire dans le futur à des étrangers pauvres, en situation régulière, de pouvoir prétendre vivre en famille sur notre territoire, je ne sais pourquoi, je me suis mis à penser à la marionnette de Canal +. Et ce d’autant plus que dans des textes de moindre importance, j’ai appris avec effarement que les forces de police étaient invitées en maints endroits à recenser les enfants d’origine étrangère scolarisés.
J’ai lu comment l’on pouvait interpeller un étranger de façon « loyale » au guichet d’une préfecture et enfermer un homme de 74 ans présent sans discontinuité sur le sol français depuis 1981, bien qu’en situation irrégulière...
Je me suis alors souvenu de la phrase d’un ancien et récent Premier ministre de mon pays : « la famille est par essence le lieu de la fraternité, c’est le creuset de la société ». J’avais souri, prenant cela pour ce que les journalistes appelaient alors une « raffarinade » tellement je pensais que c’était là valeur partagée. J’avais tort, c’était simplement une idée humaniste dont je n’imaginais pas que Monsieur Sylvestre puisse priver un jour Firmin et Justine, Mohamed et Fatima, Sihem et Djibril, Sophie et Toufilou...
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