Appel des radicaux pour un non républicain et européen
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L’Union des Républicains Radicaux réunit des militants et des élus, des intellectuels mais aussi des responsables associatifs et des acteurs économiques et sociaux, au contact des réalités quotidiennes, pour affirmer l’identité radicale retrouvée.
Issus de la totalité de la "famille radicale", ceux qui appartiennent encore tant à sa partie valoisienne qu’à celle de gauche, ceux qui se sont quelquefois liés à l’UDF ou ceux qui ont participé au Pôle Républicain, comme ceux qui se découvrent Radicaux, peuvent s’exprimer dans ce carrefour du radicalisme.
Fidèles en leurs valeurs qui placent l’homme au centre de toutes choses et le citoyen au cour du processus démocratique, les radicaux ont toujours su porter sur la construction européenne un regard non pas sceptique mais critique, à la hauteur de l’ambition qu’ils avaient pour elle. Déjà,en 1925, Edouard Herriot, à l’instar de Victor Hugo, s’enthousiasmait devant la Société Des Nations pour les Etats-Unis d’Europe. C’est ainsi que le même Edouard Herriot se montra très critique vis-à-vis de la Communauté Européenne de Défense sur laquelle Pierre Mendès France refusa d’engager la responsabilité de son gouvernement le 30 août 1954. Et si c’est bien un radical, Maurice Faure, qui signa le traité de Rome, Pierre Mendès France crut de son devoir, malgré tout, de voter contre.
Le projet de traité constitutionnel nous entraîne bien loin de l’Europe des pères fondateurs. Sa vision politique s’efface au profit d’une zone de libre échange inféodée aux Etats-Unis. L’action de l’Union dans des domaines aussi vitaux que le social, le budget et le fiscal y est paralysée par une procédure décisionnelle inadaptée. La laïcité y est menacée. Au pouvoir du citoyen se substitue un pouvoir procédant de lui-même sans aucune légitimité démocratique.
Qu’en est il de la République ? Le texte lui-même, par sa complexité et son obscurité est un déni de démocratie, un ovni juridique mêlant traité et constitution, figeant dans le marbre des politiques économiques et interdisant toute alternative, à la manière de la constitution soviétique et au mépris de toute les traditions constituantes démocratiques depuis le siècle des Lumières.
Il est impossible aux radicaux sincères de s’y reconnaître ni de lui apporter leur caution. Le débat entre partisans du OUI et du NON, rappelant l’attachement profond des radicaux pour un projet européen partagé, est en cours au Parti Radical de Gauche (PRG) comme au Parti Radical. Les militants sincères dans leurs convictions ne doivent pas se laisser guider dans l’ornière d’un OUI docile, même si le jeu peut sembler biaisé du fait des inféodations respectives de leurs partis au PS et à l’UMP. Ils doivent, au contraire, exiger que la démocratie interne soit en osmose avec le souhait d’une part grandissante des citoyens français, pour qui ni la fatalité ni l’aveuglement ne sont des compromis acceptables.
Les signataires de ce texte, républicains libres et vigilants, en appellent aux membres dispersés de la diaspora radicale, quelle que soit leur port d’attache qu’il n’est pas question de leur demander de renier, afin qu’ils se rassemblent pour relever le drapeau du radicalisme et rejeter d’une même voix le projet de traité constitutionnel. Après les prises de position publiques déjà courageusement exprimées par les uns ou les autres, sympathisants, militants et élus radicaux doivent franchir une étape supplémentaire et constituer, tous ensemble, un collectif des radicaux pour le NON.
Au-delà du rassemblement des radicaux, ce collectif a vocation à offrir une structure à tous ceux qui ne peuvent se reconnaître dans le OUI du parti socialiste et de l’UMP et se voient interdits d’expression. Il permettra à tous ceux qui veulent dire NON au traité constitutionnel sans dire non à l’Europe de trouver un pôle pour faire entendre leur voix. Dans les moments importants de l’histoire politique depuis 1958, les radicaux ont souvent su jouer un rôle moteur et dynamisant quand les autres se défaussaient. Il leur appartient de se réinscrire dans cette tradition. Pour l’Europe et pour la France !
Pour soutenir et signer cet appel : u2r@noos.fr
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