PARTI DE GAUCHE, NPA, FEDERATION, CONGRES ET MEETING
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Le Parti de gauche, c’est parti !
Sympas, les amis de Jean-Luc Mélenchon et de Marc Dolez avaient décalé d’une semaine leur congrès fondateur pour ne pas faire d’ombre à celui, fondateur itou, du NPA. On était invités, on y est allés.
Nous y avons retrouvé l’ambiance qui était déjà celle de PRS, avec des participants plutôt trenta-quadras, donc nettement plus jeunes qu’au PS ou au PCF, fortement motivés, bien organisés. Jean-Luc Mélenchon déplorait sur ce point quelques insuffisances, il a bien tort : un peu de désordre ne nuit pas. La ligne du Parti de Gauche est claire et bien connue, fondée sur une forte implication de la puissance publique, une affirmation de la laïcité en tant que valeur incontournable de la République, le respect de la souveraineté populaire. Le programme n’était pas l’objet principal du congrès fondateur, et c’était fort sage pour une organisation nouvelle, qui revendique d’ores et déjà quatre milliers d’adhérents. Peu encore, diront d’aucuns, mais beaucoup en si peu de temps, rétorqueront d’autres. Il va maintenant leur falloir continuer la percée, et le PG compte évidemment sur les élections européennes pour renforcer son implantation. On le sit, le PG a choisi d proposer une alliance large à gauche, concrétisée avec le PCF (la chaleur de l’accueil réservé par les congressistes à Marie-George Buffet a témoigné de cette démarche. Elle a du être contente, Marie-George : même au PCF, des accueils comme celui-là se font rares).
Main tendue au NPA, que celui-ci, jusqu’à maintenant, ne semble pas prêt à saisir, ce qui est dommage, volonté militante forte, le Parti de Gauche a réussi son congrès. Nous avons demandé à Jean-Luc Mélenchon de résumer pour le Banquise en une phrase ou un mot ce qui caractérisait ce congrès. « Excitant », a-t-il répondu. L’a pas tort, Mélenchon
Finie la LCR, arrive le NPA
On n’était pas invités, on n’y est pas allés, mais nous y avions des yeux et des oreilles espions. Une journée pour enterrer le LCR. Snif et nostalgie des anciens, mais bon. Et le reste pour créer le Nouveau Parti Anticapitaliste. Nous avons déjà dit dans ces colonnes notre appréciation distanciée et ironique de l’appellation. Un parti « anti » par définition devra se contorsionner pour apparaître « pour » quelque chose. Même le Parti d’en Rire de Pierre Dac et Francis Blanche, s’il était contre ce qui est pour, était aussi pour ce qui est contre.
On attendait beaucoup l’affaire des élections européennes, car, sur la ligne et le programme, le NPA n’apportait pas grand-chose par rapport à la défunte LCR (ce constat n’est pas un reproche). La tendance minoritaire plaida certes pour une participation du NPA à une vaste rassemblement de la gauche alterlibérale, mais sans illusions. Le résultat du vote fut dénué d’ambiguïté : 16% pour la démarche unitaire, et donc plus de 80% pour un texte un rien faux cul, prêchant l’unité, mais la conditionnant sine qua non à une refus quai éternel de fricoter électoralement avec les socialistes, que ce soit au niveau national, ce qui peut s’entendre, ou au niveau local, ce qui serait la meilleure façons de confier à la droite les clés de la quasi-totalité des mairies et des conseils généraux et régionaux.
Moins élégant encore, le réduction de la représentation de la minorité (en principe proportionnelle) dans les instances dirigeantes, et, cherry on the cake de ce procédé, éviction des « meneurs » de cette minorité, le solide Chistian Picquet, le sage Francis Sitel et l’ombrageux Alain Faradji. On les cite parce qu’on les aime bien.
Dommage, car il y a du potentiel au NPA, sans doute le parti le plus jeune au niveau de ses adhérents, conduit par un leader talentueux, Olivier Besancenot. Attention cela dit au piège du fan-club, piège, au passage, qui guette aussi, à un moindre degré, le Parti de Gauche.
La Fédération tient meeting
Nettement moins médiatique que les précédents, la Fédération s’est constituée à partir des Alternatifs, de l’association des communistes unitaires, des décombres des anciens collectifs unitaires (CNCU), des AlterEkolos, d’Utopia (réseau présent aussi au PS et au PG) et de quelques réseaux locaux. Elle admet les doubles, voire triples appartenances, n’étant pas une fusion des organisations citées plus haut mais en quelque sorte leur agrégation. Il y a certes quelque fraîcheur dans cette absence de formaliste. Il y a aussi une fragilité, et des risques de tentatives de manipulations.
La Fédération a tenu son premier grand meeting à Montreuil, avec un certain succès. On était invités, on y est allés. Public nombreux, mais sensiblement plus aguerri (par l’âge) qu’u PG ou au NPA. Entre les différentes composantes idéologiques, alternatifs, écolos, communistes, divers gauche, le liant existe mais, s’il veut persister, demandera des efforts incessants. Y a-t-il place pour une telle formation-qui-n’est-pas-un-parti mais dont certains voudraient en faire un ? Nous demeurons perplexes. La Fédération est-elle pionnière d’un futur rassemblement des gauches non libérales, ou agrégat de personnalités et de mouvement qui ont du mal à exister politiquement et/ou sont rétifs (on peut les comprendre) aux organisations plus structurées ? La question demeure. Il se passe des choses intéressantes à la Fédération. Et la conclusion du meeting par Clémentine Autain ne manquait pas d’allure. On la cite parce qu’on l’aime bien
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