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La Gauche Républicaine, Chef d’œuvre en Péril

Par João Silveirinho
samedi 10 septembre 2005
par  João Silveirinho
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La Gauche Républicaine, Chef d’œuvre en Péril

Par João Silveirinho

Dans le panorama politique, la gauche républicaine a eu sa maisonnette pendant une dizaine d’années, le Mouvement des Citoyens (MDC). Autour de son prophète, Jean-Pierre Chevènement, une petite escouade de courageux parlementaires entretenaient la flamme. Des boutiques plus petites encore entretenaient la flamme, telles Initiatives Républicaines ou de petits groupes issus du gaullisme de gauche. Pour compléter ce panorama succinct, une minorité de radicaux de gauche, autour du député-maire de Bastia, Emile Zuccarelli, se retrouvaient dans cette mouvance.

La candidature de Jean-Pierre Chevènement eut le mérite de fédérer, le temps d’une campagne, la famille de la gauche républicaine. On sait aussi que des accointances malheureuses et plus qu’inutiles, nuisibles, pendant cette campagne, avec des éléments venus de la droite, et retournés pour la plupart chez eux tout de suite après, et qu’un positionnement malvenu du candidat « au dessus de la gauche et de la droite » contribuèrent à ruiner cet espoir, malgré un score honorable.

La gauche républicaine est aujourd’hui dans une situation paradoxale : au cours de la campagne référendaire, ses idées ont largement innervé l’ensemble de la gauche unie pour défendre le Non. Au parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon surtout, mais aussi Henri Emmanuelli, voire Laurent Fabius, ont repris des éléments des républicains de gauche. Au Parti Communiste, ces idées ont fait du chemin chez bien des militants et des responsables. Emile Zuccarelli et Christiane Taubira ont entraîné un nombre significatif d’élus radicaux de gauche à votre Non. Même à la LCR, pourtant instinctivement rétive, des évolutions sont notables. Victoire donc ? Pour qu’on puisse parler de victoire, encore faudrait-il que l’influence politique sur le terrain, dans les réseaux accompagne le réel progrès des idées républicaines de gauche dans les esprits.

Car, deuxième volet du paradoxe, les organisations se réclamant de la gauche républicaine sont pour la plupart en bien mauvais état. Le MDC, devenu inutilement MRC, a perdu tous ses parlementaires et nombre de ses animateurs ou militants. Les premiers dissidents, regroupés dans l’Association de la Gauche Républicaine, ont pour certains, rejoint le PS, pour d’autres formé la Coordination de la Gauche républicaine (CNGR) avec d’autres groupes qui avaient un temps suivi le Che. D’autres dissidents ont créé le MARS, des dissidents du PRG on formé l’Union des radicaux républicains (U2R). Les petits groupes gaullistes de gauche continuent cahin-caha, et des associations et clubs locaux subsistent. Le comité Valmy tente de surfer sur une sorte de souverainisme teinté de gauche. Jean-Luc Mélenchon a créé Pour la République Sociale, association remarquablement active pendant la campagne, qui regroupe surtout des socialistes. Les amis d’Emile Zuccarelli, qui a aussi créé son club, demeurent apparemment minoritaires au PRG. On pourrait se féliciter de ce foisonnement d’initiatives, y voir le signe d’un certain dynamisme. On a pu le penser un temps. Mais cette dispersion est aussi un aveu de faiblesse. Exemple : à la rentrée, le Comité Valmy propose une initiative de rassemblement, les Assises de la République, rien de moins ; et la CNGR, fédératrice elle aussi, annonce des Assises de la Gauche Républicaine. Pour être assis, on reste assis : gageons que la première initiative rassemblera surtout les amis du Comité Valmy, et la seconde ceux de la CNGR. On sera bien avancés. Certes l’union de toutes ces boutiques est difficile, chacune mettant en avant ses spécificités (le MRC plutôt dans les conserves, Valmy dans les produits bleu-blanc-rouge, etc). Mais quand bien même elle se réaliserait, peut-on imaginer que cette union pèserait d’un grand poids ? Les plus fournis de ces groupes ont quelques centaines d’adhérents, la plupart quelques dizaines. Tout en respectant l’engagement de celles et ceux qui maintiennent la flamme (souvent à la bougie) de ces organisations, on peut tout de même se demander s’il ne serait pas plus efficient de mener le combat autrement, dans les « grands partis » ou dans les comités locaux pour le Non, qui semblent devoir perdurer.

J’en entends qui ricanent au fond de la salle : « hé, dites donc, vous le Cactus, c’est bien joli de ricaner sur les autres, mais vous êtes dans le coup, non ? Vous aviez des accointances avec Chevènement, hein ? ». Ceci mérite réponse : si la plupart des fondateurs du Cactus/La Gauche ! viennent de la gauche républicaine, notre équipe, nos contributeurs, sont maintenant issus d’origines politiques diverses. Une poignée est demeurée au MRC, plusieurs sont à PRS, ou à la CNGR, ou au MARS, ou « multicartes ». Quelques-uns ont adhéré, ou vont le faire, au PS ou au PC. D’autres ne sont que cactusiens, ce qui est déjà très bien. On a même quelques écolos. Nous participons à la coordination nationale des comités locaux futurs-ex pour le Non. Bref, nous devenons ce que voulions être : non pas un parti politique, mais un lieu de rencontres et de confrontations, dans le respect mutuel, qui n’empêche pas l’ironie et notre légendaire convivialité. Sérieux en souriant, c’est un art difficile. On s’y essaie.

João Silveirinho est rédacteru en chef de Réchauffer la Banquise, la gazette pour tropicaliser la gauche congelée


Commentaires

Logo de Didier Bous
vendredi 7 mars 2008 à 20h49 - par  Didier Bous

Je n’entends jamais la gauche républicaine parler des problèmes concrets. Cela contribue sans doute à la rendre inaudible dans le pays et favorise peut-être ses divisions. Si nous nous disputons autour de problèmes qui n’existent pas ou dont nous ne comprenons pas les causes, il n’est pas possible d’avoir des discussions constructives et d’apporter des réponses claires.

Ainsi le catholicisme est mort en France, non seulement, nous n’avons presque plus de prêtres mais nous commençons à détruire des églises, y compris en Vendée.

La France vieillit, cela explique son immobilisme, sa mollesse, son indifférence aux problèmes des jeunes. Et nos grands voisins d’Europe continentale vieillissent beaucoup plus que nous. Nous construisons l’Europe de la mort, une démocratie de vieux, totalement indifférents aux problèmes de demain.

Le problème de l’égalité est avant tout un problème de niveaux d’instruction. Les plus précarisés sont les sans-diplômes, les plus forts sur le marché du travail sont les diplômés de l’enseignement supérieur.

Personne ne s’inquiète du racisme allemand. Si l’Allemagne passe à l’apartheid, quel est le plan ? Connaissez-vous les taux d’unions mixtes en France et en Allemagne ? Notre taux de mariages mixtes est un taux d’assimilation, nous allons donc à l’assimilation. L’Islam, en France, n’est pas un problème et le FN est un signe de désespoir avant d’être un symbole de racisme. Les Français détestent les Maghrébins qui sont des blancs, non-pratiquants à 90 %, beaucoup plus que les Antillais. De même, les Français se disent racistes et aiment Zidane. Cela ne vous paraît pas contradictoire ?

Les Maghrébins entrent aujourd’hui dans la modernité. Le taux de natalité est, en Tunisie, très proche du taux français. Les jeunes du Maghreb sont, à part les fondamentalistes, plus proches de notres que ne le sont les jeunes allemands.

La Chine est 20 fois plus peuplée que la France, lorsque les Chinois auront le même niveau d’instruction que nous, ils auront 20 fois plus d’ingénieurs et de chercheurs que nous et seront donc 20 fois plus puissants que nous. Pour l’Inde, c’est pareil. Ces deux pays commencent leur développement parce que l’alphabétisation y a sérieusement progressé. Aucune défense européenne ne sera possible car nos voisins seront probablement occupés à mourir. Si cela continue, il n’y aura plus d’Espagnols, d’Allemands, d’Italiens et de Polonais entre 2100 et 2150.

Les deux problèmes essentiels me semblent être :
Comment faire de l’égalité entre les sans-diplômes et les diplômés de l’enseignement supérieur APRES la sortie de l’école ?
Que faire pour ne pas être balayé par les deux nouvelles superpuissances d’après-demain ?

J’ai commencé un blog : blogs.aol.fr/didier.bous@neuf.fr/pour-une-gauche-republicaine-rea

Logo de uresp
vendredi 16 septembre 2005 à 10h05 - par  uresp

apres la debandade et la mise en place d une direction avec a sa tete j luc laurent les coups de poignard contre j p chevenement ont aneanti le travail du mdc puis du mrc avec des fidelles a j pierre chevenement nous avons cree dans la picardie une association l union republicaine et sociale de picardie uresp il y 2 ans nous avons deja senti le vent venir destinner a trahir le che aujoud hui le menage semble se faire a la direction du mrc mais en effet recoller les morceaux passera par un j p chevenement plus offensif declare bien a gauche et capable de reunir a nouveau et tres vite les fidelles de ces formidables idees et propositions les rats sembles avoir quitte le navir en france le non a gagne alors vite au travail ... daniel noel oise

vendredi 26 août 2005 à 12h08

c’est bien, il faut continuer

Logo de fx breton
mercredi 24 août 2005 à 20h18 - par  fx breton

La réponse à l’avenir de la gauche républicaine (et sociale sinon socialiste) sera peut-être donnée lors des universités d’été du MRC et de la LCR qui se dérouleront en même temps et à quelques dizaines de km l’1 de l’autre (si, si...) et au delà lors de l’implosion finale de la social-démocratie à la française lors du congrès du Mans, 2 mois + tard. Le Cactus n’aura qu’à tendre les bras !

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Chez les Ledru, bourgeois catho (comment puis-je être si différent d’eux ?), les gosses (...)

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Les grands dirigeants du monde prétendent ne rien pouvoir faire dans leur pays contre le retour (...)

25 mai 2008 - NOUS SOMMES ELUS DU PEUPLE, PAS DE SARKOZY : POUR LA DEFENSE DU DROIT DE GREVE : DESOBEISSANCE CIVILE DES ELUS !

Le 15 mai 2008, le président de la République en titre a osé remettre en cause le droit de (...)
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