https://www.traditionrolex.com/18 Crise de l'adolescence ou adolescence de la crise ? - La Gauche Cactus

Crise de l’adolescence ou adolescence de la crise ?

mercredi 14 octobre 2009
par  Jacques Broda
popularité : 1%

La mise en sommeil du capital, sa dévalorisation massive, la terrible crise financière frappent de plein fouet la jeunesse. Récurrente et cyclique de Juglar en Kondratieff, la guerre est le mode de régulation des impérialismes et de leurs valets : l’extermination massive des jeunesses, les dépenses militaires exponentielles, la manipulation des consciences et des inconscients maintiennent depuis trois siècles un mode de production assassin.

Aujourd’hui, l’auto-extermination de la jeunesse prend le relais, étaye, l’exclusion et l’exploitation violentes. Les silences complices qui accompagnent de tels processus et l’absence de révoltes organisées sont stupéfiants. En subjectivant à outrance la crise adolescente, en psychologisant le rapport aux rapports sociaux, le discours capitaliste relayé par celui de l’université, réussit le double coup de masquer ses responsabilités politiques et d’anesthésier toute révolte possible, toujours présentée comme utopique, irréaliste, sur-réaliste.

Dans les Sciences Humaines dominantes les références à la lutte des classes, à l’historicité sont massivement absentes. On évoque la crise d’adolescence, l’autodestruction ; on refoule l’adolescence de la crise, l’auto extermination dont les prolongements dans la subjectivité sont pathétiques.

Qui a le courage de dénoncer la supra-aliénation dont sont victimes les jeunes à l’imaginaire contre-révolutionnaire bousillé ? Qui a le courage de dénoncer la toxicomanie véritable machine de guerre contre le désir, au nom dudit, désir lui-même ? Qui a le courage de tenir un propos de responsabilités, d’actions et d’engagements quant aux jeunes qui ont autant de devoirs que de droits à défendre ? Nombreux sont les silences démissionnaires. Chez les parents, les enseignants, les éducateurs, les hommes politiques, règne une peur étrange. Auraient-ils peur de perdre l’amour (imaginaire) des jeunes, qu’ils les séduisent ? Cette tentative de séduction est mortifère. Sous influence, le jeune se ‘love’ à son tour dans un face à face entre anomie et violence.

« Cette césure de l’espace que j’appelle Père » (1), est un ensemble vide. Le dit-jeune avant d’être stigmatisé ‘jeune’ est un fils. Avant d’être un adulte, le père est répons au fils. Ici le fils fait le père. Dans la classe entière les fils appellent les pères, l’Histoire inscrit leurs réponses. De la classe entière les pères appellent les fils aux abonnés absents. Transhumaner, filiation transhistorique, ici le transfert du sujet à être sujet historique fait sujet.

Dans le cycle long de la suraccumulation, la crise commencée il y a trente ans, est à la mi-chemin du désastre. Les peuples, les jeunesses populaires s’ils n’y résistent seront broyés. Alors, nous verrons apparaître sous nos yeux, en nous, une barbarie sociale dont nous n’avons pas idée. Nous verrons la fragilité du lien social des politiques d’assistance. Nous découvrirons l’hydre monstrueuse engendrée par la révolution anthropologique.

Les émeutes de 2005, les bonbonnes de gaz placées sur le toit des usines, les coups de feu, les armes, l’expulsion brutale des sans-papiers, les suicides à la chaîne des travailleurs, la souffrance et la violence sociale, sont les signes précurseurs d’une barbarie qui reste sans réponse politique crédible. Cette césure de l’espace, symbolique du politique, transcendances de nos actes, nous devons la crier, la créer dans le réel du temps.

« Quand les frères se fuyaient, que les amants s’évitaient, et que le père méconnaissait / le fils, et la parole humaine n’était plus / comprise ni la loi humaine ». (2)

(1)Dickinson, E ; in « Chambre avec vue sur l’éternité », Gallimard, 2005

(2) Holderlin, F ; « La mort d’Empédocle », Editions Actes-Sud, 2004.


Commentaires

Brèves

22 septembre 2011 - Manifeste contre le dépouillement de l’école

A lire voire signer sur http://ecole.depouillee.free.fr Nous, collectif contre le (...)

20 avril 2010 - NON AUX RETOURS FORCES VERS L’AFGHANISTAN

A la suite du démantèlement du camp principal de Calais, le 22 septembre dernier, où résidaient (...)

31 juillet 2009 - PETITION POUR L’HOPITAL PUBLIC, A SIGNER ET FAIRE SIGNER

la pétition de défense de l’hôpital public, à faire signer au plus grand nombre possible (...)
https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18