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Un été politiquement chaud, mais un brin vérolé, non ?

mardi 7 juin 2011
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 1%

A quelques mois de l’élection présidentielle, il n’est pas étonnant que les états-majors politiques s’échauffent. La gauche va vivre au rythme de « primaires », plus ou moins ouvertes ou fermées, comme les portes. La droite va haleter à l’aune d’un insupportable suspense : oui ou non Borloo sera-t-il candidat ? Les projecteurs médiatiques vont en conséquence se braquer sur les candidats potentiels, soupesant leurs mérites et leurs points faibles dans ce qui sera bien davantage une bataille d’image plutôt que de propositions. Conséquence « inéluctable » de notre système présidentiel aux contre-pouvoirs rognés, cancer pour la démocratie, métastasé par la réforme due à Lionel Jospin. Pour faire plus court, pour les débats de fond, on risque de repasser. Il ne faudra pas s’étonner si les millions de nos concitoyens aux prises avec les problèmes de fins de mois, de logement, de santé, d’éducation de leurs enfants, parfois de violences urbaines considèrent ces joutes avec au mieux de l’indifférence et au pire du dégoût. Et l’afflux soudain d’affaires crapoteuses ne va pas améliorer le brouet politique dont nous craignons qu’il nous soit servi.

Cependant, il ne serait pas conséquent de se désintéresser des enjeux électoraux. Comme le cite Jeeves, l’inénarrable butler des romans de P.G. Wodehouse, il est, dans les affaires hommes, des marées qui, prises dans leur flux, conduisent à la gloire et à la fortune. Mettre fin à l’encan de la république organisé par Nicolas Sarkozy et son orchestre, empêcher la « lepenisation » des esprits sont des enjeux citoyens majeurs. C’est pourquoi nous devons, malgré tout, être attentifs à ce qui se passe à gauche, et notamment dans les organisations de gauche susceptibles de mobiliser des franges non négligeables de l’électorat. Les primaires qui vont avoir lieu, prochainement au Front de Gauche, moins prochainement au Parti Socialiste vont départager des candidats qui, sauf surprise, partagent largement la même ligne politique : peu de différences, au PS, en effet entre Martine Aubry, François Hollande et même Ségolène Royal. Et si Arnaud Montebourg propose un projet nettement plus audacieux, il est improbable que celui-ci suffise à lui assurer un succès. De même, pour le Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon et André Chassaigne sont sur les mêmes bases politiques, que le premier a eu le mérite de formaliser et organiser de façon plus complète. Et là aussi on voit mal le troisième candidat à la candidature, le très orthodoxe Emmanuel Dang Tran, chambouler les résultats. Le débat, même s’il n’échappe pas aux personnalisations médiatiques (inévitables avec la présence de Nicolas Hulot), est politiquement plus ouvert à Europe Ecologie, ou s’affronteront une ligne « de gauche » et une autre plus centriste, celle de Hulot, justement.

Les lecteurs attentifs auront remarqué notre exemplaire discrétion concernant l’affaire empêchant le favori des sondages. Nous n’avons pas demandé à nos « psy » (on en a) de décortiquer les pulsions supputées des protagonistes. D’autres l’on fait, risiblement. Nous n’avons pas demandé à nos juristes (on en a) de décortiquer le système judiciaire américain. D’autre l’on fait, plutôt bien en général. Nous n’avons pas déblatéré sur le « séisme politique » que constitue l’affaire en question, tant nous pensions qu’un candidat « favori » qui ne disait rien sur ses perspectives, qui ne s’est signalé dans sa carrière ni en vision politique novatrice, ni en réformes sociales majeures, qui était de façon notoire lié à l’establishment politico-financier ne pouvait que mener la gauche à une déroute électorale et morale (au sens politique du terme). De l’« affaire », en l’état, il est probable qu’il y aura deux victimes, l’une certaine (l’employée du Sofitel) quelle que soit l’issue du procès, l’autre possible (Dominique Strauss-Kahn) en fonction de l’issue du procès.

S’intéresser aux enjeux électoraux, donc, oui. Ils ne sont que l’écume des vagues et notre souci premier, c’est la dynamique des vagues. Souci que nous n’abandonnerons pas.


Commentaires

Logo de SIMON
mercredi 8 juin 2011 à 09h04 - par  SIMON

Comme d’habitude les commentaires de la vie politique sont pertinents même s’ils proposent une chose hardie : raisonner en évitant comme la peste les pulsions.

Site web : Merci

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