https://www.traditionrolex.com/18 AY MARCELA, AÏE JOFFRIN, AÏE DEMORAND - La Gauche Cactus

AY MARCELA, AÏE JOFFRIN, AÏE DEMORAND

mardi 9 avril 2013
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 15%

L’Argentine a donné au monde le tango et Jorge Luis Borges, ce qui n’est pas rien. Et donné à la France quelques écrivains et gens de théâtre de talent, en échange peut-être du grand Carlos (né Charles, à Toulouse) Gardel, le maître du tango. Et en prime Marcela Yacub, acide juriste iconoclaste, qui depuis quelques temps produit pour le journal Libération un billet hebdomadaire, sous une rubrique titrée A contre sens, parfois provocant et donnant à penser et généralement bien troussé. A ce propos, justement, la belle Marcela a eu l’idée de provoquer et de se faire, heu, trousser, quoique, par un chef-trousseur (on ne va pas écrire maître, tout de même) universellement connu, Dominique S…... K…, et d’en faire un livre, présenté comme roman. Lubie curieuse, hocheront certains, qu’ils passeront peut-être au titre des névroses argentines, qui doivent être innombrables puisque, selon la légende, ce pays pullule de psychanalystes.

Ce qui eut pu passer comme passent tant de livres enflamma quelques jours la presse de centre-gauche. Première page du Nouvel Observateur, dans lequel on voit éclore le talent jusque-là soigneusement caché de Laurent Joffrin de spécialiste en chef d’œuvre littéraire, ainsi que le nota l’intéressante romancière Virginie Despentes. Attention, chef d’œuvre, proclame le néo talent scout Joffrin, qui se couvre, on ne sait jamais, avec la caution du chef culturel maison, Jérôme Garcin, figure du monde littéraire parisien.

La saillie du Nouvel Obs ne saurait laisser Libé (ex taule de Joffrin) indifférent. Demorand, le patron se découvre lui aussi traqueur de chefs d’œuvre, et se couvre avec l’imprimatur de Philippe Lançon, qui écrit généralement plutôt bien. On parle littérature, bien sûr, et DSK n’est qu’un motif de second ordre.

Face à ce tsunami de poche de la gauche bien-pensante, Le Monde ne peut rester indifférent. Puisque le Nouvel Obs et Libé sont « pour », on va être « contre », et Jean Birnbaum, l’hermétique responsable du Monde des livres, convoque un commando d’auteurs pour condamner l’ouvrage, parmi lesquels Despentes, plutôt goguenarde et l’incontournable Christine Angot, reine de l’ « autofiction », qui dénie dans son style très personnel, et qu’il est loisible de trouver très énervant, toute valeur littéraire à l’ouvrage de Marcela. Puisque la « vraie » littérature, c’est elle, Christine.

Pendant ce temps, l’élégant Jean-Marc Roberts, éditeur de l’ouvrage de Marcela (mais aussi de Christine Angot, comme quoi) vit ses derniers jours de lutte contre un cancer. Seule note de drame dans cette opérette de la vie parisienne. Offenbach, Meilhac et Halévy, en leur temps, en auraient peut-être fait une joyeuse bouffonnerie.


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