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BONS BAISERS DE PARTOUT

mardi 4 juin 2013
par  Roberto Robertelli
popularité : 48%

Je pense que Francis Blanche ne m’aurait pas tenu rigueur de lui emprunter le titre de son inoubliable et follement drôle émission radiophonique qui nous narrait en courts épisodes les grotesques et incroyables aventures de nos barbouzes. Aventures, intrigues, sexe, argent et trahisons ; satyre bienveillante destinées a des français éblouis et conquis par la déferlante des films et romans d’espionnage anglo-saxons. Je reviens à ce titre formidable dont il me plaît de penser que l’inventeur a glané la mélodie des mots dans cet autre titre remarquable "Je suis partout" et non dans "Bons baisers de Russie ». Journal de sinistre mémoire, symbole de la France qui collabore, "Je suis partout », nid des fascistes et des opportunistes indigènes ; laboratoire de la délation et de la désinformation, le journal manipulait les esprits par la flatterie abjecte de l’orgueil racial, de cocoricos incongrus dans un pays défait, d’abominables soupçons pour l’autre, le diffèrent, le déviant, l’étranger. Manipulations parfois subtiles, souvent grossières, poussant des arguments a-bout-de-souffle pour engendrer la peur. La peur, juste cette peur diffuse qui Erode les esprits en d’incessantes attaques. "Je suis partout". Qui inspire la crainte où le respect au seul énoncé de son nom, qu’il soit un individu, une institution ou un état, celui-ci détient le pouvoir. Vivant dans cette communauté des classes moyennes globalisées, rongée par la crainte et l’incompréhension de l’autre , l’histoire qui balbutie nous invite a réfléchir sur les bonnes vieilles recettes de nos nazillons d’antan et à les comparer ,avec le recul nécessaire et tenant compte du progrès des sciences, à cet incessant glissement de notre environnement I.T. vers des paradis artificiels. Récemment un ami anglais, qui fait partie de ceux qui ont la détestable habitude de lire Socrate en VO dans les toilettes, parlant de ce qui sortira inévitablement, à son avis, des soubresauts de l’après guerre froide, m’a dit :" Nous aimons les peuples, pas les gouvernements". Je lui demandais alors quelle était sa "vision" pour cette nouvelle société ou l’on aime tout-le-monde ; que va-t-on leur "vendre", au 99% de perdants ? Et de l’entendre dire benoitement : vous savez, les réseaux sociaux, les jeux vidéo et le reste de la soupe qui va avec. Inquiet je lui demandais : "Mais alors ? Vous voulez vivre avec des fourmis ?" ; il ne me répondit pas. "Bons baisers de partout". Une autre bonne blague des amis de la police de l’âme.

Vous savez comme tous la juste stigmatisation des « tenants de la théorie du complot ». Cette ridicule et dangereuse théorie qui a été conçue pendant la terreur nazie a tout naturellement été ardemment combattue pendant et après l’épuration. Ce lent mais très efficace anéantissement par la dérision et l’opprobre ,cette saine et nécessaire lutte qui à l’origine devait défaire dans la population européenne les effets d’années de propagande raciste, a eu tellement de succès qu’elle dépasse à présent l’objectif initial pour étendre son effet d’exclusion a tout suppose complot impliquant des gens a la réputation sans taches apparentes. Car vous savez cela mieux que quiconque : les complots n’existent pas, il n’y a que des intérêts convergents. Complots, intérêts convergents, hasard puisque dieu joue bien aux dés, peu m’importe, mais une chose me tourmente : ne me dites pas que vous croyez que les financiers, les industriels, les politiciens et les experts les plus en vue de la planète se rencontrent a Davos pour tricoter des maillots de corps en vigogne pour les pauvres ? Mais tous ces braves gens ne complotent pas puisqu’ils nous racontent tout ce qu’ils se sont dits et surtout tout ce que nous sommes en mesure de comprendre ; profitant peut-être d’heureuses rencontres pour convenir de courtes vacances communes dans le Sultanat d’Oman. Tiens, dans la liste de tous ces importants personnages il ne manque que les militaires et leurs invisibles compagnons, ceux qui savent rester discrets, pour former ce dont le président Eisenhower appelait les américains à se méfier et redoutait les dérives des 1961 : le complexe militaro-industriel. Vous pouvez aisément imaginer que depuis ce temps et les leçons tirées de la guerre du Vietnam ainsi que le foisonnement des agences de renseignements nécessaires pour combattre l’expansion des Rouges, les élites ont su s’adapter.

Progrès des communications, et des moyens de surveillance, études approfondies, omniprésence des medias et des flots incessants de nouvelles parfois contradictoires et invérifiables, noyées dans une douceâtre bouillie d’une lénifiante mais rassurante simplicité. Et la sophistication du message ; qui tente et qui réussit souvent à prendre en compte la complexité de notre société et nous conseiller pour notre plus grand bien. Difficile pour toute personne ne disposant pas d’un accès même indirect aux antichambres et aux bruits-de-couloir des palais , de se faire une opinion sur ce qui est réellement important pour elle, de ce qui mérite un combat ; et de sombrer de ce fait dans une inquiète apathie qui arrange bien tout-le-monde. « Je suis partout ». Ce titre me donne envie de combattre, même si les batailles présentes n’ont pas le panache qu’attendaient nos grands-pères, mais tant pis. Ne laissons pas que des pros façonner l’avenir de tous. Ne regardons pas passer indifférents la grande armée des sombres. « Bon baisers de partout » me donne aussi envie de combattre. Pour une France, une Europe qui a de la repartie et qui ne s’en laisse pas conter. L’issue sera politique ; tenons nous prêts a saisir l’inattendu, dans une l’attente fructueuse ou chaque mot, chaque geste deviennent importants.


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