Rechauffer la Banquise va Changer de Titre… mais pas d’Esprit !

lundi 15 juin 2020
par  Jean-Luc Gonneau
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Un peu d’histoire (modeste) : lors de l’élection présidentielle de 2002, la candidature et le programme de Jean-Pierre Chevènement attira nombre de personnes de gauche, déçues de certaines orientations du gouvernement de Lionel Jospin (privatisations, soumissions aux dogmes européens…) et de la faiblesse des propositions de son programme (il en dira « qu’il n’est pas socialiste »). Ceci se traduisit par des sondages prometteurs et par l’arrivée dans son parti, le Mouvement des Citoyens (MDC), d’assez nombreux nouveaux adhérents. Au cours de la campagne, le candidat opta pour une tentative d’alliance entre les « républicains de deux rives », en clair, des amis de Charles Pasqua et de Nicolas Dupont-Aignan dans le cadre d’un « Pôle républicain ». On échappa de peu à une extension à… Philippe de Villiers. Ce fut la fin de l’aventure chevènementiste. Une (petite) partie des adhérents du MDC (où déjà se retrouvaient, outre l’auteur de ces lignes et entres autres, Florence Bray, notre présidente, Jean-Christophe Frachet, Jacques-Robert Simon et toujours dans l’ombre João Silveirinho) fonda alors une association et édita une gazette web, que nous intitulâmes Réchauffer la Banquise (la gazette pour tropicaliser la gauche congelée), référence au « pôle chevènementiste », mais aussi à la congélation idéologique et propositionnelle des autres forces de gauche, PS et PCF.

Plus grand monde ne se souvient du « pole », y compris au Cactus où la plupart de nos ami.es viennent de tous les horizons de la gauche, et nous songions depuis longtemps à changer de titre. Mais vous savez comme c’est, on s’attache. 18 ans ont passé, l’âge de la majorité (civile, pas politique) et le moment est propice : ce numéro, destiné probablement à devenir culte, est le dernier Réchauffer la Banquise. Mais nous voulons toujours contribuer à tropicaliser la gauche toujours assez congelée (mais il y a des lueurs d’espoir en ce moment, ça commence à bouger). Nous continuerons à considérer que l’humour est une arme politique nécessaire (mais pas suffisante) et garderons l’objectif, comme le disait voilà 18 ans notre rédac’chef, João Silveirinho, de « faire la synthèse entre les deux Marx, Karl et Groucho ». Ruy Rodrigues Da Silva, qui fut ministre de l’éducation d’un état brésilien, puis réfugié politique en France, puis à nouveau ministre d’un autre état brésilien lors du retour de la démocratie nous dit un jour « Finalement, vous êtes en train de faire la synthèse entre Le Monde et Charlie Hebdo ». Très exagéré certes, mais il ya un peu de ça. Et puisqu’on est un peu dans la nostalgie, une pensée pour Ruy, qui fut un fidèle lecteur et contributeur de notre gazette jusqu’à ce que la nuit alzheimérienne l’enveloppe et le noie.

Il fallait trouver un nouveau titre pour notre gazette, et au prix de longues et épuisantes séances de remue-méninges, nous avons trouvé : ce sera Gauche Cactus. Et la continuité sera symbolisée dans la numérotation : le numéro de Gauche Cactus sera le 175. Et voilà.


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