LA CONTRE-REVOLUTION, LE MENSONGE, ET LEURS CONSEQUENCES
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Jeune gaulliste, je reconnaissais en mai 68 aux gauchos que dans leurs AG d’étudiants, celui qui utilisait un argument trop faux, ou confondant deux arguments, se faisait retoquer. Le mouvement des années 70, comme aux States après les anti-guerre, était avide de vérité.
Les vrais salauds nous ont alors concocté la contre-révolution des années 80 : apprendre aux jeunes d’abord, puis à tous, à ne pas protester devant un mensonge, alors qu’un menteur vous agresse, à dire « bravo l’artiste » si c’est bien fait et éventuellement à relayer... Donc face à un orateur on adopte une attitude ambivalente : on peut aimer qu’il dise une chose vraie mais aussi trouver qu’a « de l’estomac » celui qui ment effrontément.
Au plan économique, cela a donné l’ultralibéralisme, puisque l’erreur est telle dans certains points de cette non-doctrine qu’ils pensent visiblement la faire accepter par l’adresse, le panache de l’orateur ; et comment ne pas voir la ressemblance avec la télé-poubelle, où on vous demande de supporter des faits avec lesquels vous n’êtes guère d’accord, et beaucoup, sans être des diminués, se forcent à regarder deux épisodes de plus...
Donc Chirac disait « fracture sociale », « France d’en bas », puis « ministre de la cohésion sociale » et on a bien vu qu’il ne pensait pas une seconde s’occuper des objectifs que ces mots sous-entendent. Ses vrais électeurs sincères avaient, eux compris dès audition de la formule. Sarko dit « ils ne font rien, je vais agir, les gens sont pour ceux qui agissent » et en somme il DIT qu’il va faire un mensonge à la Chirac mais il ne dit même pas LEQUEL... Quelques électeurs de gauche, voyant bien sûr que « ils ne font rien » est exact, croiront qu’il pourrait mettre une on deux mesures de gauche dans ses réformes : erreur totale, c’est un ultralib’ pur. Mais cet effet est peu important pour Sarko vis-à-vis de l’effet qu’il fera sur ses troupes qui ont compris : M.... ! Plus menteur que lui tu meurs ! C’est lui qu’il nous faut !!
Là, j’ajoute qu’il confond totalement, consciemment, « lourdeur de l’Etat » et complication des règlements, qui, elle, est un vrai problème, aggravé beaucoup par Raffarin d’ailleurs...
Exemple moins purement symbolique de mensonge : il lui faut certes du culot pour prétendre s’inquiéter de la sécurité des familles mal logées en les faisant foutre à la rue manu militari.
Mais j’oublions pas qu’on nous a dit qu’il y a un trou des retraites, un trou des indemnités chômage, alors que sans même parler de redistribution on sait que ces trous correspondent juste aux dérogations obtenues par les « raids » d’Ernest-Antoine Seillière. Il y a un déficit de l’Etat, ...bien sûr du à l’idée assez démente de Chirac de baisser les impôts sur le revenu de 30%.
Mais on se fait inconsciemment à l’idée que ce serait vrai qu’on est sans le sou ; et là, littéralement, quand on entend parler de squat, d’immeuble insalubre, on pense, plutôt inconsciemment, « on n’y peut rien, on est rincés ». Alors, oui, Sarko peut placer son injustice, sans trop de remous, et bénéficier du prestige du dur - ultralib’ - sans pitié qu’il vise...
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