PROCES MARIA VUILLET : LE RETOUR
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Pour celles et ceux qui auraient zappé les épisodes précédents, un bref rappel. Maria Vuillet, mère d’une élève du lycée Carnot, élève qui a été à l’origine d’un collectif, joliment nommé Rose et Réséda, pour protester contre la récupération de la mémoire de Guy Môquet par Nicolas Sarkozy, a été accusée d’outrage par le parquet et par le sous-préfet Lacave, lors d’une manifestation (pacifique) à la station de métro éponyme du jeune résistant. Embarquée de force et sans ménagements, mise en garde à vue quelques heures, accusée d’avoir traité le sous-préfet Lacave de fasciste, ce qu’elle nie, Maria Vuillet avait été relaxée en première instance, où, présent à cette manifestation, nous avons témoigné en faveur de Maria Vuillet. Lors de cette première instance, Mâtre Thierry Lévy, défenseur de Maria Vuillet, avait su démontrer les accommodements pris par le sous-préfet Lacave avec la vérité.
Aussi avons-nous été étonnés, et Maria Vuillet la première, bien sur, de la décision du parquet, et du sous-préfet Lacave de faire appel et de réclamer à nouveau une amende de 1000 €, assortis d’un euro symbolique pour l’ « honneur » du sous-préfet Lacave. Aucun fait nouveau dan ce procès en appel. Au contraire, le seul témoin du sous-préfet Lacave, son chauffeur, s’est embourbé davantage encore dans ses déclarations, situant, par exemple, Maria Vuillet, lors de l’altercation incriminée, dans une position (différente de celle du rapport de police lors des faits, rapport qui ne fait aucune allusion à un outrage) où ladite altercation ne pouvait se produire.
Ce n’est pas sans une certaine jubilation que nous avons vu le sous-préfet Lacave transpirer abondamment en essayant, péniblement, de répondre aux questions de Me Thierry Lévy. Et la défense n’avait qu’un argument : un sous-préfet ne peut pas mentir. Ben voyons. L’avocat du sous-préfet Lacave joua aussi sur un autre registre, en rajoutant plusieurs couches sur les soutiens de Maria Vuillet. Anecnote : « rendez-vous compte, Monsieur le Président, qu’à la fin de l’audience en première instance, après la sortie de la salle de mon client, un ami de Maria Vuillet lui a crié « hou hou » ! Vous voyez à quelle sorte de gens nous avons affaire ».
Ah, quelle poésie dans ce « sorte de gens » ! Quel mépris, quel sentiment de ségrégation sociale l’expression traduit ! Finalement, c’est ça aussi, le sarkozysme.
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