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2006, SERA-T-ELLE VRAIMENT L’ANNEE DE LA FRANCOPHONIE ?

Par Emmanuel Dupuy
dimanche 7 mai 2006
par  Emmanuel Dupuy
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Cette année 2006 est un moment déterminant pour le projet francophone. Nous fêtons, en effet, le centenaire de la naissance du chantre de la négritude et l’ardant défenseur du projet francophone qu’était Léopold Sédar Senghor. Nous sommes également à quelques mois de la tenue du XIème Sommet de la Francophonie qui se tiendra pour la première fois à Bucarest, preuve que la francophonie est un projet universaliste, liant 175 millions de locuteurs francophones affirmés à travers 63 pays dans le monde.

Le salon du livre, sous le signe de la langue française dans le monde, ainsi que le festival « Francofffonies ! festival francophone en France » - qui de mars à octobre - battra dans l’Hexagone et dans les DOM-TOM, au coeur de la diversité culturelle, confirment l’enjeu formidable qu’est la promotion et la défense de la langue française dans le monde.

De nombreux colloques, ainsi qu’un abondante littérature, dont les ouvrages de Dominique Wolton au titre prophétique de « Demain la francophonie » (éditions Flammarion), de Claude Hagege au titre évocateur de « Combat pour le français. Au nom de la diversité des langages et des cultures » (Odile Jacob) ou celui de Claire Tréan dans la collection Idées reçues viennent concrétiser un intérêt croissant des Français pour cet enjeu, à la fois politique, culturel et économique.

Pourtant, bien des incompréhensions sur ce concept que d’aucuns assimilent à un souvenir honteux de la puissance passée de la France. Les principaux fronts sur lesquels la francophonie évolue dépendent incontestablement de la richesse d’un réseau associatif militant marqué par sa jeunesse et hélas ! les atermoiements fréquents d’une classe politique, volontiers défaitiste et prompte à dénier toute rôle à la francophonie dans notre politique étrangère.

Souvent a-t-on également coutume d’entendre que les projets européen et francophone seraient concurrents, voire antinomiques... A tout cela, la francophonie répond en écho ; fraternité, laïcité, humanisme, solidarité entre les peuples du monde, intégration républicaine ici comme ailleurs, diversité culturelle, dialogue des civilisations... caractéristiques de ce « savoir-être » francophone qui mériterait une prise en compte plus ostentoire de la part des médias et des responsables politiques. Mais au-delà de ces discours de circonstances, il est désormais temps d’agir de manière pérenne afin de ne pas voir le français péricliter comme langue officielle au sein des organisations internationales, ou pour éviter de voir les instruments vitaux que sont les alliances françaises, centres culturels et établissements scolaires fermer les uns après les autres...

Le combat pour le plurilinguisme est tout aussi vital, notamment au niveau des brevets européens. Par ailleurs, est-il déterminant de ne pas céder à l’air du temps qui voudrait que l’on abandonne une politique d’attribution de bourses ambitieuse qui inscrivait pourtant la « Francosphère » dans la réalité du co-développement et en faisait un des leviers pour la « Francophonie puissance » qui nous fait tant défaut dans la mondialisation.

Des actes symboliques et concrets sont urgents. Ainsi au-delà de la complexité institutionnelle, la mobilisation associative de la famille francophone est un facteur déterminant, à l’instar de la victoire obtenue à l’Unesco en octobre dernier en faveur de la diversité culturelle. Victoire, certes, mais qui reste à consolider...

De ce point de vue, la sortie du président Jacques Chirac au moment où Ernest-Antoine Seillère, nouveau « patron des patrons européens » choisissait sciemment de s’exprimer en anglais, lors du dernier Conseil européen, est un acte assez symbolique et assez fort pour démontrer que la langue française est un bien commun à défendre pied à pied. Une même détermination aurait été souhaitable lorsque Jean-Claude Trichet, tout juste promu, Président de la Banque Centrale Européenne c’était exprimé en anglais devant les parlementaires européens...

Pour ce faire, il faut savoir adresser des messages forts à l’opinion publique. Ceux-ci pourraient être - comme le proposent de nombreuses associations regroupées au sein du Forum Francophone International (FFI)-, l’utilisation du drapeau officiel de la francophonie à côté des drapeaux nationaux, fédéraux, européen, l’ajout dans notre Constitution d’une phrase rappelant que la « République participe à la construction d’un espace francophone de solidarité et de coopération », ou encore, le renvoi systématique de tous les documents de travails et actes officiels émanant des institutions européennes, désormais disponibles qu’en anglais.

Alors ainsi, nous sentirons-nous peut-être, un peu plus francophones pour bâtir autour de cette « langue en partage » qu’est le français, un monde plus juste et garantir des rapports entre les peuples plus équilibrés, « unis dans la diversité » comme nous y invite le projet européen, dont incontestablement la France doit rester un des moteurs ?

Emmanuel Dupuy est Président de l’Union des Républicains Radicaux (U2R), www.u2r.org


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