TVA SOCIALE CONTRE TOTALITARISME ?
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Le totalitarisme se définit comme un système politique qui englobe ou prétend englober la totalité des éléments d’un ensemble. En d’autres termes, hors de la norme point de salut ! Un régime totalitaire conduit à un parti unique, n’admettant aucune opposition : la caste dirigeante tend assez furieusement à la création de ce parti unique qui se donne pour objet d’exclure tous ceux, et par presque tous les moyens, qui émettent des idées différentes des leurs. Des grands principes sont énoncés mais c’est pour mieux les détruire. Les orientations économiques, mais aussi le moindre détail du quotidien, sont pris en charge par la machine à broyer les consciences.
Est-il encore nécessaire de souligner la frénésie dévastatrice de prétendus économistes qui ne font qu’appliquer les règles ancestrales de l’exploitation de l’Homme par l’homme ? Leur comportement relève plus des Troubles Obsessionnels Compulsifs que de la Science. Les plus savants expliquent qu’un « ordre économique » est rationnel lorsque chacun des individus choisit en optimisant son profit. Il est possible de lire des choses comme : « On ne doit pas imaginer Mozart, Beethoven, Rossini comme des auteurs libres avec leur imagination...Ils étaient des machines à faire de l’argent, et sous cette contrainte, ils étaient géniaux » (Alessandro Baricco, Constellations 1999) . Cette citation doit être rapprochée de celle d’Oscar Wilde : « Ce n’est qu’en ne payant pas ses factures qu’on peut espérer vivre dans la mémoire des classes marchandes ».
Il y a un détail qui échappe à nos apprentis fascistes : imposer une absence de règle, c’est également une règle. Un système totalitaire peut parfaitement s’accommoder de cette règle unique qui empêche toute autre de vivre. Bien entendu, les faits étant tenaces, il faut expliquer et expliquer encore pourquoi depuis plus de vingt ans que cette doctrine est appliquée les choses vont de mal en pire en France comme ailleurs.
Le plus petit détail de vos vies... Le système totalitaire doit régir la moindre activité publique ou privée. Sous le titre : « Publicité à la télé : Bruxelles assouplit les règles », on peut lire dans Le Figaro du 14 décembre 2005 : « La commission européenne propose la suppression du plafond de 3 heures par jour de publicité par chaîne de télévision. Toutefois, le plafond de 12 minutes par heure est maintenu mais les annonceurs ne seront plus obligés de ménager des intervalles de 20 minutes entre les pauses publicitaires ».
Je pensais qu’Alfred Jarry dès 1896 avait exploré tous les méandres de la mégalomanie dans « Ubu Roi », il n’en n’était rien : le réel l’emporte sans conteste sur la fiction, mais cette fois sans trace d’humour. A la fin du XIXe siècle se répandait déjà les idées pangermanistes qui devinrent quelques dizaines d’années plus tard le nazisme. La farce qui l’annonce n’est pas cette fois dans le domaine du théâtre mais émane d’une commission qui régente des sous commissions, des parlements, des sous parlements et finalement l’ensemble des citoyens.
Contrairement aux tenants de la non-pensée unique, je ne pense pas que l’humanité soit guidée par ses instincts. Mais au delà des lamentations, que peut-on faire ? Une éducation, une formation à la vie politique et citoyenne, seraient nécessaires, mais est-il raisonnable de vouloir former lorsqu’il est si aisé de déformer. Notre caste dirigeante a entre les mains toutes les commandes, tous les moyens de pression et de conditionnement. Conditionnement au médiocre certes, mais conditionnement presque inévitable cependant. Il semble plus accessible de donner aux citoyens, la possibilité de consommer d’une façon plus sélective et avisée qu’actuellement. Un ensemble de labels naît qui va dans ce sens. Il serait possible d’encourager une « consommation éthiquement responsable » par le biais d’une modulation sélective de la TVA (certains appellent de leurs vœux une TVA sociale indexée sur les charges sociales ou les remplaçant pour tout ou partie). La modulation tiendrait compte de la qualité du produit, de sa production artisanale ou industrielle, des contraintes environnementales... Les prix des produits ne tiendraient plus compte uniquement du caractère marchand mais aussi de critères sociétaux.
Si on ne peut rien faire du sommet, pourrait-on avoir une influence sur nos sociétés par l’aval, par l’organisation des consommateurs, une régulation citoyenne des consommations ?
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