NOUS AVONS EU TORT D’AVOIR RAISON, MAIS ONT-ILS RAISON D’AVOIR TORT ?
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Nous sommes quelques-uns à avoir, de longue date, prévu et affirmé que la crise du capitalisme dans sa phase ultralibérale était inéluctable. Nous sommes même quelques-uns à avoir écrit que la bulle financière engendrée par la monnaie « facile » et l’endettement croissant de populations « insolvables » participait à accélérer le processus et que ceci se traduirait par une crise financière qui serait suivi d’une crise réelle c’est-à-dire d’une récession générale. Et bien nous avions tort !! Nos arguments et notre développement théorique étant réputés faux (encore des références au keynésianisme voir au marxisme) nous avons, de fait, tort, même si la réalité correspond étrangement à nos conclusions.
Les « économistes médiatiques » (que nous appellerons plutôt les comptables et les gestionnaires du système dominant), ceux qui ont pour principale « science » le constat de l’existant, ceux qui régulent, qui expliquent les choses par constat, qui ne se réfèrent au passé que pour justifier la « logique » de ce qui existe et constitue « naturellement » (pour eux) la fin de l’histoire ; vous l’affirment haut et fort, nous ne pouvions pas prévoir (pas plus qu’eux) cette crise car : ce n’est pas possible !! Vous ne voudriez tout de même pas, qu’en plus, ils doivent se justifier ! Il en va de même pour nos politiciens (ceux qui sont également plutôt comptables et gestionnaires du système dominant), la crise était imprévisible (puisque leurs « spécialistes » en sciences sociales vous le dise), ils vous disent également que c’est fini, ça va aller mieux, déjà cette semaine, c’est reparti (le 20/10/08) la bourse se relève. Et bien nous, nous affirmons que non, ça ne peut pas aller mieux car la crise n’est pas encore commencée, ce que l’on constate, c’est simplement une perte de la confiance et des repères de la part des « investisseurs » et surtout des banques.
L’abondance monétaire et particulièrement celle des titres attachés aux finances douteuses d’un système d’encouragement aux dettes pour un patrimoine surévalué sur le foncier, avec en parallèle des politiques ultra libérales basées essentiellement sur la précarisation du travail donc, relative à la majorité de la population concernée par les emprunts et qui devient insolvable, sont deux données antagonistes comme sait si bien les développer notre système économique dominant. Car, baisser le coût du travail pour augmenter les profits ne marche que si l’on peut vendre ce qui se produit et si, dans le même temps, on « paupérise » la population qui achète ? Alors, il faut que celle-ci s’endette pour acheter toujours plus, oui mais, alors, comment cette population va-elle payer ses dettes ? Déjà que les pays pauvres contestent la leur ! On peut comprendre la frilosité de nos investisseurs qui découvrent l’ampleur qu’a pris le phénomène mondialement. Et, pour faire bon poids, ils découvrent que nos banques ont à leur « actif » de grosses parties de ces créances douteuses, elles ont même parfois fait partager le risque par le secteur public (et ça c’était fort, faire retourner le risque sur des entités qui vivent de l’impôts, la boucle était presque bouclée pourvu que cette dette ne soit pas contestée ...)
Et bien nous persistons, ce que nous voyons n’est pas la crise, ça la précède ça en accélère l’arrivée inéluctablement mais ce n’est pas la crise, c’est l’aspect financier d’une crise du système, ce phénomène sera suivi d’une crise économique, c’est-à-dire d’une baisse de consommation et donc de production, une baisse de l’endettement pour la consommation de la part des populations insolvables grandissantes et donc une monnaie devenue inutile car ne correspondant à aucune demande donc à aucune valeur au sens marchand du terme. C’est donc une crise économique du système qui dans sa phase récessive contiendra des problèmes sociaux, ce qui n’en fera pas pour autant une crise dont l’origine serait sociale mais seulement les conséquences.
Même si nous redoutons d’avoir encore raison, nous ne pensons pas que les miracles de l’équilibre général des marchés tant attendu voit le jour assez vite pour conjurer cette nouvelle crise historique du capitalisme dans sa phase ultra libérale, nous ne pensons toujours pas que la marchandisation généralisée permettra de résoudre ce phénomène et pour ce qui concerne la « décroissance » de fait la baisse de production et de consommation ne sera même pas profitable à l’écologie car la déréglementation qui s’ensuivra conduira plutôt à des productions intensives et peut onéreuses donc polluantes. Puissions nous avoir tort et eux raison, pour une fois ils pourraient « raison gardée ».
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