N’ABANDONNONS PAS LES FRANÇAIS DE L’ETRANGER A SARKOZY !
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Nicolas Sarkozy s’intéresse de près aux Français de l’étranger. Et il a bien raison. De moins de 400 000 inscrits sur les listes électorales en 2002, leur nombre est passé à plus de 800 000 en 2007, soit l’équivalent de 8 circonscriptions. Les rappels des consulats pour l’inscription sur les listes à l’automne 2006 ne sont sans doute pas étrangers à cette augmentation. Sachant qu’ils ont voté à plus de 80 % pour le Oui au référendum et que c’est un électorat majoritairement marqué à droite, ce n’est pas négligeable.
Qui sont les Français de l’étranger ?
Il n’y a pas de « portrait robot » du Français de l’étranger et il convient, tout d’abord, de rompre avec ce cliché de l’expatrié menant une vie dorée. Leur nombre est estimé à plus de 2 millions, binationaux pour moitié. Leur origine est très diverse : cadres, employés, fonctionnaires, membres d’ONG, agriculteurs, coopérants, travailleurs indépendants, commerçants, médecins. Bref, un échantillon s’apparentant à la population métropolitaine. Les raisons de l’expatriation le sont également. Elles vont de raisons fiscales à des raisons familiales en passant par ceux qui cherchent à se refaire une autre vie : indépendant cherchant un pays à la fiscalité moins lourde, conjoint d’étranger, exilé ou enfant d’exilé politique en France qui retourne dans son pays d’origine, expatrié de deuxième ou troisième génération, chômeur en France qui tente sa chance, goût de l’ « aventure », etc. S’ils sont installés majoritairement au Royaume Uni, aux Etats-Unis, en Suisse et en Belgique et que leur nombre est en augmentation, c’est vraisemblablement que les raisons fiscales n’y sont pas étrangères. Leurs revenus se situent, en général, dans la moyenne de ceux des Français de métropole et un certain nombre se trouve confronté à la précarité, à l’isolement et même à l’insécurité.
Quels sont les problèmes des Français de l’étranger ?
Pour faire court, ils s’articulent autour de deux points forts : la Santé et l’Education. Pour ce qui est de la Santé, tous les Français de l’étranger ne bénéficient pas de la Sécurité Sociale française. Beaucoup doivent cotiser à la Caisse des Français de l’Etranger (CFE), plus onéreuse, et un certain nombre d’entre eux n’en ont pas les moyens. Ils se trouvent donc sans protection sociale et par là même, sans véritable accès aux soins. Une réforme de la CFE serait nécessaire pour assurer à tous ce droit.
Pour ce qui est de la scolarisation des enfants, les lycées français de l’étranger, gérés presque en totalité par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE), sont payants. Les frais de scolarité y sont élevés. Le coût annuel moyen est de l’ordre de 2500 € par enfant. Si cela ne pose pas de problèmes aux cadres ou fonctionnaires envoyés de France, pour lesquels ces frais sont le plus souvent pris en charge par l’employeur, il n’en est pas de même pour l’immense majorité (85 % environ) de nos concitoyens pour lesquels cette charge est rédhibitoire. Certes, certains bénéficient de bourses versées par l’Etat français mais un certain nombre, faute de moyens, doit avoir recours au Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) ou même au système éducatif du pays d’accueil. Les frais de scolarité sont en constante augmentation depuis plusieurs années de par le retrait financier progressif de l’AEFE du dispositif au détriment des organismes gestionnaires. Une dotation financière suffisante de l’AEFE serait donc nécessaire afin de permettre à tout citoyen français de par le monde de scolariser convenablement ses enfants dans le système éducatif français.
Le candidat Sarkozy
Il n’a pas échappé à l’équipe du candidat Sarkozy l’intérêt que pouvait présenter ce vote des Français de l’étranger. Il n’a, pour l’heure, pas fait connaître ses intentions sur ces questions mais gageons que le sujet sera évoqué. D’autres candidats feraient bien de s’en préoccuper, d’autant que, lors les dernières élections italiennes d’avril 2006, c’est le vote des résidents à l’étranger qui a fait basculer la composition du Sénat. A bon entendeur, salut !
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