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SKIT FROM OUR GANG

Par le Professeur Zigounoff, alias Georges Michel, sur un texte de Philip Roth
lundi 6 décembre 2010
par  Georges Michel
popularité : 91%

"The President Addresses the Nation" a, nous dit-on, été écrit par Philip Roth en 1973. Je n’en crois rien. Voyez avec quelle facilité se substituent aux références américano-américaines si chauvines, des notions, des lieux, des personnes qui nous sont familiers, pour ne pas dire bien de chez nous. Ce pastiche extrait (in extenso) de "Our Gang", un ouvrage consacré aux turpitudes d’un président américain dont l’Histoire conserve le nom mais pas pour de bonnes raisons, n’est-il pas qu’un des scénarios possibles pour fin de la geste sarkoléon ? La réalité va-t-elle une fois de plus dépasser la fiction ? Comment autrement expliquer ces troublantes analogies chevauchant deux continents, avec des maîtres incontestés de la langue de bois dur et du passage en force réunis doing their thing ? Seule, l’influence insidieuse que dis-je, l’abus de faiblesse caractérisé de crypto-sarkolâtres de gauche et de droite pourrait censurer une fois encore le débat démocratique. Devra-t-on laisser nos enfants descendre dans la rue à l’appel de politiciens irresponsables partis de gauche (mais pas encore arrivés) et de syndicalistes manipulateurs aux mille (1) drapeaux chatoyants, pour que la vérité éclate enfin ? Pour le savoir, une seule possibilité : Lisez tous Le Cactus du monde entier et d’ailleurs qui vous réchauffe la banquise en vous éclairant les arcanes.

Mes chers concitoyens,

Ce soir, je dois vous annoncer une nouvelle de la plus grande importance à l’échelle de la nation. Comme vous le savez, le sénat a voté cet après-midi ma destitution de l’office de président. Bien entendu, dans le cadre de la constitution des état-unis d’amérique ceci est son droit ; comme vous le savez, je ne me suis mêlé en aucune façon de ses délibérations, pas davantage que je ne l’avais fait il y a quelques semaines lorsque la chambre des représentants est parvenue à sa décision après avoir conduit ses propres délibérations. Ils ont le droit, comme tout américain est en mesure de le faire, d’exprimer leur opinion, sans intervention présidentielle ni pression de l’exécutif de quelque nature que ce soit. C’est là ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs. Vous savez déjà probablement qu’il s’est même trouvé au sein même du corps législatif, des gens de mon propre parti politique qui ont voté pour que la présidence me soit retirée. Je considère qu’il s’agit là d’un signe vigoureux et réassurant de leur indépendance d’esprit et de leur intégrité personnelle. Je les applaudis pour ces actes grâce auxquels sur la scène domestique le processus démocratique ne peut que sortir renforcé, et l’image de la démocratie américaine exaltée à l’étranger.

Pourtant, en vertu de la doctrine de la séparation des pouvoirs, l’exécutif dispose, dans la gestion du gouvernement, d’une voix égale à celle du législatif et à celle du judiciaire. Après tout, ceci n’est que justice. C’est là ce que l’on entend par façon américaine de faire les choses. Qui plus est, sauvegarder la sécurité de la nation repose sur le seul président. C’est cette responsabilité qui est détaillée dans le serment présidentiel que chaque président prononce, comme vous le savez tous, le jour de son inauguration. (…) Et c’est également ce qu’a fait notre grand président Dwight David Eisenhower. Son petit fils qui vient juste de terminer son service national dans la marine, est marié à ma fille Julie que vous voyez ici. La photo de mon autre fille, Tricia, dans sa robe de mariée, est là, et bien sûr ma femme Pat est à côté d’elle. Mes chers concitoyens, c’est non seulement envers ces grands présidents américains qui m’ont précédé dans la magistrature suprême mais aussi envers ma famille, envers vous et vos familles, que je suis endetté, que j’ai le devoir d’honorer le serment que j’ai fait sur la sainte bible le jour de mon investiture. En termes personnels, je dirais que je ne supporterais pas de vivre si je devais me dérober à mon devoir de sauvegarder la nation. Et c’est pour cela que ce soir j’ai décidé de ne pas quitter cet office. Mes chers concitoyens, en dépit du fait que je respecte la sincérité et l’intégrité de ces sénateurs qui viennent de voter ce matin pour que la présidence me soit retirée, je constate, après examen attentif et mûre réflexion, qu’accepter leur décision serait trahir la confiance que le peuple américain a placée en moi, et mettre en danger la sécurité et le bien-être de ce pays.

Comme vous le savez tous, il n’existe encore aucun exemple de président américain qui ait abandonné son office à mi-mandat par suite d’une quelconque pression parlementaire. Il n’existe tout simplement aucun précédent à cela dansl’Histoire américaine – et laissez moi vous dire tout de go que je n’ai pas la moindre intention de rompre avec la tradition, que mes prédécesseurs ont instaurée, de faire face et d’essuyer debout le feu de l’adversité.

Vous savez bien que tous partis confondus, personne ne s’attend vraiment à trouver dans la présidence une sinécure, mais si tel était le cas, alors il vaudrait mieux ne pas se présenter. Comme le disait feu le président Harry Truman (2) : "Si vous ne supportez pas la chaleur, ne restez pas dans la cuisine" - et souvenez-vous bien, Harry Truman ne voyait pas tout du même œil que nous autres républicains. Eh ! bien, je suis finalement assez fier des pressions qui se sont exercées sur moi au cours des années, parfois même comme les plus anciens d’entre vous s’en souviennent peut-être, dans une cuisine, en union soviétique, face au premier secrétaire Khroutchev. Mais au nom du peuple américain j’ai tenu tête au premier secrétaire Khroutchev dans cette cuisine, et au nom du peuple américain, ce soir je tiens tête au congrès. Richard Nixon ne sera pas le premier président de l’histoire américaine à être destitué par le législatif. Je suis certain que ce n’est pas là le genre de président désigné par le peuple américain dans son vote en ma faveur. Franchement, si je devais me laisser limoger en cédant à cette pression du congrès, si je devais paraître ce soir à la télévision et vous dire oui, le président Nixon abandonne parce qu’il ne supporte pas le stress, eh ! bien pour moi ce serait une violation directe du serment que j’ai prêté, en fait ce serait volontairement que j’abandonnerais la présidence comme si je ressentais avoir profondément failli à mes devoirs envers vous, le peuple américain, par les suffrages duquel j’avais initialement été élu à la maison blanche.

Mes chers concitoyens, pendant mes années de présidence je me suis consacré comme vous le savez, à un objectif qui transcende tous les autres : la paix mondiale. Au moment même où je vous parle ce soir, des négociations et des discussions sont conduites d’un bout à l’autre du globe par le docteur Kissinger, le secrétaire d’état Rogers et des membres éminents du département d’état pour apporter la paix dans l’honneur à l’amérique et à l’ensemble du genre humain. Ces négociations se déroulent au niveau diplomatique le plus élevé, et cela va de soi, en secret – pourtant j’ai le plaisir de vous annoncer ce soir que nous poursuivons avec le plus grand espoir de succès.

Je suis entièrement convaincu que personne au congrès ne voudrait délibérément ou sciemment compromettre une chance de paix mondiale pour nous, nos enfants, et pour les futures générations. Pourtant, en sommant le président de faire ses valises et de s’en aller juste parce que les choses se compliquent un peu, c’est précisément ce qu’ils font. Et c’est précisément pour cela que je ne démissionnerai pas. Il se trouve que je me soucie désormais davantage de la paix dans le monde maintenant et pour les générations futures que de ma popularité au congrès auprès de quelques-uns de mes adversaires. Je suis bien certain que le choix le plus facile eût été de prendre ma retraite à San Clemente et de m’y goberger des honneurs et de la reconnaissance dont nous autres américains aimons à combler nos anciens présidents. Mais non, je préfère le dur chemin des sommets si c’est là le chemin qui conduit à la fin des guerres et à la paix mondiale pour nos enfants et les enfants de nos enfants. Mes chers concitoyens, j’ai été élevé pour être Quaker, pas pour jeter l’éponge (3) .

Je dois maintenant vous dire des choses qui peut-être vous seront désagréables à entendre, surtout à ceux d’entre vous qui s’efforcent, tout comme je le fais moi-même, d’avoir de notre pays la meilleure opinion. Mais ce soir je dois dire la vérité, aussi déplaisante soit-elle. Vous le méritez bien ! (4) Mes chers concitoyens, il m’a été donné à entendre qu’il se trouvera au sein du congrès des gens qui ne respecteront pas la décision que je vous ai annoncée ici ce soir –même, comme j’ai moi-même respecté celle à laquelle ils sont arrivés en début de journée. Vous avez raison de croire qu’il se trouvera des gens qui s’efforceront de capitaliser politiquement sur ce que je vous ai confié ce soir du plus profond de mon cœur. Il se trouvera même des gens qui se serviront de mes paroles pour tenter de créer une crise nationale et en retirer un avantage politique pour eux-mêmes ou leur parti. Et beaucoup plus dangereux encore, il y aura certains éléments dans ce pays qui s’adonnent à un mode de vie de violence et d’illégalité, qui pourraient tenter de recourir à la force pour m’écarter.

Laissez-moi vite vous rassurer : cette administration ne tolérera pas de désordre quel qu’il soit ; cette administration ne permettra pas que le principe constitutionnel longuement éprouvé de la séparation des pouvoirs puisse se trouver détourné de son objet par une minorité mécontente, dévorée d’ambition, radicale. Cette administration a l’intention de préserver et défendre cette grande tradition américaine qui nous a été transmise sans interruption depuis l’époque des pères fondateurs – la grande tradition d’un président des états-unis élu par le peuple des états-unis pour servir son mandat sans intervention violente de la part de ceux qui sont en désaccord avec sa politique. Le désaccord et la dissidence appartiennent bien sûr à la grande tradition d’une démocratie comme la nôtre, mais le renversement violent d’un gouvernement élu est quelque chose qui me répugne comme il répugne chaque américain. Aussi longtemps que je serai président je vous assure que j’interviendrai rapidement et sans faiblesse contre ceux qui préconisent la violence ou qui la pratiquent en tant que moyen d’introduction d’un changement politique.

Pour décourager ceux qui seraient tentés d’avoir recours à la violence qu’elle qu’en soit la forme, pour maintenir l’ordre et la légalité dans la nation et protéger le bien-être et le statut des citoyens américains respectueux de la légalité, ce soir, en ma qualité de commandant en chef conférée par la constitution, j’ai ordonné aux chefs d’état-major des trois armes de mettre dans tout le pays les forces armées en alerte. Le département de la justice et le fbi ont également été avertis qu’il convenait de prendre toutes les mesures nécessaires à garantir l’absence de troubles. La garde nationale a également été informée ; dans les cinquante états de l’union, ses unités se mobilisent. En outre, les polices locales et d’état ont été engagées à demander l’aide en personnel ou matériel dont elles pourraient avoir besoin pour le maintien de l’ordre.

Mes chers concitoyens, en acceptant mon mandat j’ai prêté serment de préserver cette nation et ses citoyens, et j’ai bien la ferme intention de tenir parole. Personne – et cela comprend votre représentant au congrès et votre sénateur tout comme le révolutionnaire armé – ne va venir dire au peuple américain qu’il ne peut pas conserver à la maison blanche le président qu’il a élu librement et publiquement. Et peu m’importe qu’il se trouve que je sois ce président, ou que ce soit washington, lincoln ou eisenhower (5) . Je vous assure formellement que le président que vous, le peuple américain, avez élu pour un second mandat de quatre ans (6) ne permettra pas que les suffrages que vous avez exprimés de façon si écrasante en sa faveur, l’aient été en vain. (7)

(1) 350 selon le ministère de l’intérieur ; bouffés aux mythes et sans chatoyant

(2) çuilà même qui disait aussi de la présidence : "The buck stops here"…

(3) NdT : je subodore plusieurs inestimables intentions de jeux de mots laids et rigolisables sur quake, quaker, quakery et quit, quitter ; en l’absence de corroboration, la prudence m’incite à ne pas me lancer…

(4) NdT : j’ai failli mettre autre chose…

(5) NdT On ne peut que déplorer ce chauvinisme typiquement américain ; nous aussi on en a eu plein des présidents dans la 5e, et sous la 4e encore plus, yanna un social-lisse qui a reçu des tomates et tout même qu’il avait reçu aussi des pouvoirs spéciaux cadeau j’te dis pas. Mais le traducteur saurait-il intervenir personnellement, même dans le but louable de rétablir la vérité historique ?

(6) La chance de leur race les tarbas dis, seulement quatre ans avec ce bouffon, sans les talonnettes…

(7) NdT suivent deux lignes allusives, à contenu obsolescent dont une référence en clair à une firme très contestée citée par Prévert (DPFSE).


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