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RETROUVER L’INTERNATIONALISME

mardi 4 juin 2013
par  Jean-Luc Gonneau
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Le samedi 1er juin, sur le parvis des droits de l’homme du Trocadéro à Paris, infesté il y a peu par des débordements extra-sportifs, se tenait un rassemblement, à l’appel des représentations en France du Bloc de Gauche portugais, des Indignés espagnols et de Syriza grec contre la « troïka » (Commission de l’Union Européenne, Banque Centrale Européenne, Fonds Monétaire International) qui a de fait pris le pouvoir économique dans les trois pays en question avec les succès que l’on sait : chômage battant les records, services publics en lambeaux, misère galopante. De tels rassemblements avaient lieu le même jour dans d’autres capitales européennes, mobilisant des foules à Athènes, Madrid et Lisbonne, et pas grand monde ailleurs. Et pourtant. Et pourtant, la feuille de route indiquée à la France par la Commission européenne ne constitue-t-elle pas un avant goût, une version light de ce qui se passe chez nos voisins du sud ?

A Paris, le ban et l’arrière-ban de la gauche française, à l’exception attendue des Radicaux et du PS, (dont la gauche eût pu faire un geste symbolique, si ?) avaient appelé au soutien à cette initiative. Mélenchon s’était fendu de quelques mots de soutien. Le résultat fut décevant : quelques centaines de personnes, et encore grâce à la présence de partis de l’opposition turque anti-Erdogan et d’une poignée d’opposants iraniens. Les partis de gauche français firent le service minimum, avec de maigres délégations. Le syndicat Solidaires assura une modeste logistique (camionnette, sono) et délégua Annick Coupé, porte-parole nationale. On chanta vite fait Ay Carmela, chant des républicains espagnols lors de la guerre civile, Bella Ciao, car il y avait aussi des italiens, et un peu longuement le Grandola vila morena du 25 avril portugais, on se fit la bise, et à la prochaine. Car malgré la maigre affluence, il serait important qu’il y ait des prochaines, que soient réinventées les solidarités internationales, au moins au niveau européen, que renaisse un internationalisme de peuples, qui connut au cours de l’histoire récente des hauts et des bas, souvent confisqué par des appareils (Internationales socialistes, communistes…) sans véritables initiatives militantes.

Revenons un instant sur la feuille de route indiquée par la Commission européenne à la France. Mâle réaction de notre Président : c’est nous qui décidons. Traduction en sous-main du ministre de l’Economie : pas de problème, nous sommes d’accord avec ce que dit la Commission. Le dessinateur Xavier Gorce, dans ses « indégivrables » quotidiens du Monde a bien saisi la séquence. Voilà ce que vous devez faire, dit l’un de ses pingouins à un autre. C’est nous qui décidons !, répond l’autre. Pardon, je me suis mal exprimé : voilà ce que vous devez décider de faire. Face aux pouvoirs supranationaux de la classe dirigeante et de la finance, il nous parait urgent de réveiller l’internationalisme des peuples, trop longtemps confisqué, on l’a dit, par des appareils, assoupis par le mythe de la croissance sans fin générant l’individualisme des comportements. Rude tâche, certes, mais belle aussi.


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