LA GAUCHE MAINTENANT, APRES, AVENIR : LA BANQUISE Y ETAIT, ON VOUS DIT TOUT OU PRESQUE
popularité : 91%
Peu après la dégelée électorale, d’assez nombreuses initiatives ont été prises. Certaines sont internes aux partis, d’autres se veulent « transversales ». Nous nous limiterons à ces dernières, et plus précisément aux trois principales d’entre elles. La Banquise y était : impressions et commentaires.
Gauche Avenir
La folle semaine unitaire a commencé par la première réunion de Gauche Avenir, qui se veut une sorte de club de réflexion et d’échanges. A l’origine de le chose, une brochette d’anciens ministres des gouvernements des époques Mitterrand et Jospin : les socialistes André Laignel, Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès, le communiste Jean-François Gayssot, plus le député européen PCF Francis Wurtz et quelques universitaires. Oulala, les papys font de la résistance, ont murmuré quelques mauvaises langues. Mais allons-y quand même, avons-nous répliqué, ça vaut mieux que ceux qui font de la collaboration.
Assistance assez nombreuse pour la saison (300 participants environ, très majoritairement sexagénaires), ambiance courtoise, volonté de réunir au-delà des frontières partisanes, même si on peut se demander si les socialistes de la bande, proches de Laurent Fabius, n’ont pas un petit peu en tête de lancer quelque mini-OPA. Un point positif à notre sens ; c’est la première fois que des fabiusiens se lancent dans le tranversal. On verra bien où ça mêne.
Gauche d’Après
C’est le titre du document adopté fin juin la convention nationale de Pour la République Sociale, le club de Jean-Luc Mélenchon. Ceux-là, on connaît leurs volontés de transversalité : dès sa fondation, PRS souhaitait réunir des individus issus de toute la gauche alternative au libéralisme, et a participé à diverses initiatives unitaires.
Le document en question, solide et argumenté, envisage pour la gauche deux perspectives acceptable : ou bien le PS retrouve ses fondamentaux de gauche, ce que peu de gens croient possible, ou bien il faut envisager un Linke à la française, ce qui suppose l’accord du PCF. Nous sommes quelques-uns au Cactus à être sur cette dernière ligne, tout en sachant que ce ne sera pas du gâteau.
Un petit mot à propos de PRS : il est réconfortant de constater l’engagement dans cette association de jeunes militantes avenantes et de jeunes militants prévenants. Il demeure cela dit une ambigüité par apport à l’objectif de « diversité » politique affiché : les membres de l’association qui ne sont pas au PS sont très minoritaires, et très peu associés aux décisions proposées par la direction. Pensez-y, camarades.
Gauche Maintenant
Quelques jours plus tard, première réunion publique de Gauche Maintenant. A l’origine, le club des « unitaires » qui n’en ont pas fichu une rame pendant la campagne présidentielle, c’est-à-dire celles et ceux de la défunte coordination nationale unitaire pour une alternative au libéralisme qui avaient refusé de choisir entre Marie-George Buffet, José Bové et accessoirement Olivier Besancenot. Se sont donc retrouvés Clémentine Autain, Claude Debons, les amis LCR de Christian Picquet (qui ont créé le club UNIR), le MARS-Gauche Républicaine, des communistes « unitaires », mais pas tous, car l’unité dans l’unité semble difficile. Plus certains acteurs de la campagne de José Bové, qui semblaient, pour quelques-uns d’entre eux, l’avoir plutôt mauvaise, pas loin de considérer l’initiative comme un coup de pied de l’âne (les « bovistes » prétendent toujours organiser des états généraux « unitaires » à la rentrée. Au train où vont les choses, on risque de n’y retrouver que les Alternatifs et quelques soldats perdus des Verts, une « unité » des plus riquiqui). Une assistance où la jeunesse et la "diversité" ne sont pas franchement au rendez-vous.
L’objectif de Gauche Maintenant demeure cela dit un rien flou, mais des convergences pourraient exister avec PRS, qui avait envoyé des émissaires, tout comme le Cactus et le courant Forces Militantes du PS (son leader, le député Marc Dolez était d’ailleurs présent, comme nous aux trois réunions). Les textes proposés n’apportent, pour le moment, rien de bien nouveau, mais l’essentiel est sans doute de maintenir les contacts.
Conclusion ? Pas vraiment de conclusion, tous ces petits mondes se sont donnés rendez-vous à la rentrée. Disons qu’il faudra voir, que tout ce qui va dans un sens unitaire est a priori intéressant, mais qu’une partie du jeu se déroulera dans les partis. Le PCF a lancé un questionnaire sur son avenir à ses adhérents (il eut été mieux inspiré en sollicitant aussi, au moins, ses sympathisants). Au PS, les quadras se sont réunis avec un projet formidable de rénovation : piquer la place des quinquas, et accessoirement prévenir les ambitions des trentas. On peut sans trop se tromper prévoir une résistance des quinquas, et pour peu que les sexas sortent leurs griffes, il y aura de la chicaya.
Ah, on allait oublier, pour l’anecdote, un jeune citoyen biberonné dès l’enfance par Georges Sarre (MRC), lance un club, transversal bien sur, qui s’appelle Gauche Demain. Il ne reste donc plus de libre que l’appellation Gauche Toujours. Le Cactus la préempte, gare donc aux contre façonniers !
Commentaires