La gauche : et maintenant ? (2e étape)
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A la suite de l’édito de notre précédent numéro, une question centrale se pose concernant la Nupes : quel avenir ? A court terme, à l’aune des perspectives électorales à venir, l’unité obtenue de façon inespérée pour les dernières élections législatives parait mal partie pour les échéances à venir. Ainsi, pour les élections sénatoriales, dont les collèges électoraux comprennent pour l’essentiel les élus locaux, très peu de départements ont pour le moment choisi de constituer des listes Nupes. Ce ne serait pourtant pas difficile, chaque parti connaissant à l’avance son nombre probable de « grands électeurs », ce qui faciliterait l’accord sur l’ordre de chaque liste, et, s’agissant d’une élection parlementaire, le programme Nupes de 2022, dûment actualisé et adapté aux spécificités de chaque département. L’élection de 2023 touche la moitié des départements, soit quelques dizaines de milliers de « grands électeurs », mais leurs résultats sont perçus comme un indicateur de l’évolution des forces politiques. C’est pourquoi il serait bon que la Nupes puisse y exister.
En 2024, et dans quelques mois donc, ce sera encore plus compliqué avec l’élection européenne, avec un scrutin de listes à un seul tour, à la proportionnelle, certes, mais avec un taquet : seules les listes passant la barre de 5% des votants pourront se partager les 79 sièges attribués à la France. Pour mémoire, lors de l’élection de 2019, le Rassemblement National et la liste macroniste passaient, dans l’ordre, la barre des 20%. A bonne distance, la liste écolo (13%), devançait celles des républicains/UDI (8%) de la France Insoumise et du PS et (un peu plus de 6% chacune). Au total 54 députés de droite et 25 de gauche. Pour la première fois, le PCF (2,5%) n’avait plus de députés européens.
Fin du rappel historique. Et maintenant ? Pour en rester à la Nupes, ça cogite un max dans les états-majors. LFI est pour une liste Nupes, et, pas folle, suggère une tête de liste écolo. Le PS hésite : partir seul, et risquer de ne pas atteindre le graal des 5%, surtout si la Convention (vous voyez, ce club des fossoyeurs morts-vivants du socialisme autour de Cazeneuve, Hollande and co) se mêle de faire une liste, ou bien toper Nupes. Le PCF a désigné sa tête de liste, le jeune Léon Deffontaines, mais ne s’interdit probablement pas de changer d’avis si les sondages demeurent sous les 5¨% , d’autant que ses analyses concernant l’Europe ne sont guère différentes de celles de LFI (mais il existe aussi au sein du parti une rancœur certaine envers la personne de Mélenchon) Et EELV, devenu Les Ecologistes vient de désigner la sienne, de tête, Marie Toussaint, bin connue de ceux qui la connaissent bien, mais il est vrai que le vote écolo a rarement été lié à la notoriété d’une tête de liste, ce qui est plutôt sain.
Se pose, pour tous, une question bien connue : l’union fait-elle la force plus que l’affichage de la diversité ? La réponse est tout aussi connue ; ça dépend. Un tout récent sondage (mais ce n’est qu’un sondage, hic et nunc, et il reste dix mois avant l’élection) fait état, au niveau de l’Europe, d’une poussée droitière, accentuée en France par ce qu’on a nommé les récentes révoltes ou émeutes (les pétochards penchent toujours à droite quand on craint le roussi). Et ce sonda donne 25¨% pour une liste Nupes, et 31% pour quatre listes de gauche (11% EELV, 9,5% PS, 8,5LFI, 2% PCF). De quoi alimenter la consommation de phosphore, chez les états-majors.
Nous n’avons évoqué ici que les seuls et triviaux intérêts électoraux. L’avenir de la Nupes ne dépend pas que de cela : donc, suite au prochain numéro.
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