MEMOIRES DE LA GAUCHE UNITAIRE : CHAPITRE 6 : LA MUTATION DES COLLECTIFS DU NON EN COLLECTIFS UNITAIRES, ET LES PERTES EN LIGNE
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Pour aiguiller les collectifs créés lors de la bataille du référendum européen vers un virage politique, il fallait un texte d’orientation politique, puis un programme, puis un dispositif électoral.
Un premier texte d’orientation politique fut produit. Innovation par rapport aux textes précédents, émanant de « personnalités » mais pas d’organisations, le texte d’orientation portait les signatures d’individus, mais aussi d’organisations. Des partis (le PCF, les Alternatifs, Convergence Citoyenne, le MARS, la Gauche Républicaine), des « minorités » représentées pour la forme par des individus (deux courants de la LCR, des Verts qui créeront plus tard une association AlterEkolo, PRS), des associations (Cactus/La Gauche !, Objecteurs de croissance) et des « personnalités », parmi lesquelles Clémentine Autain, José Bové, Claude Debons, Yves Salesse.
Par rapport à l’ « arc du Non », on constatait la défection des syndicalistes et d’ATTAC, ce qui pouvait se prévoir, du MRC, déjà fort peu présent, du petit PCOF et, plus préoccupant, de la LCR en tant que telle. Dans un premier temps, qui fut long, très long, la direction de la LCR fit savoir qu’elle proposerait des amendements, ne pouvant signer le texte en l’état, la pomme de discorde étant l’attitude vis-à-vis du parti Socialiste en cas de victoire électorale.
Après plusieurs réunions de calage, le texte fut amendé, mais pas assez aux yeux de la LCR, qui demanda à avoir un statut d’observateur dans la future coordination nationale, ce qui lui fut accordé.
Pour parachever le dispositif, il fallait donc mettre en place cette coordination nationale, ce que nous verrons au chapitre suivant, et proposer aux collectifs du Non de se transformer en collectifs unitaires pour une alternative au libéralisme (CUAL), tandis que le PCF proposait dans le même temps la création de collectifs unitaires populaires (CUP). La grande majorité des collectifs adopta cette transformation, mais pas forcément le sigle, certains préférant garder ou inventer le leur. Qu’importe la dénomination, le mouvement commença à prendre, et comptera à son zénith un peu plus de 800 collectifs (A suivre)
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