CHIC, UN PROGRAMME DE GAUCHE !
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Pas évident de construire un programme entre des gens qui viennent de toutes les familles de la gauche et même, en nombre respectable, de néophytes qui ne sont pas les moins enthousiastes. C’est pourtant fait, ou presque. Ce que les médias nomment « la gauche de la gauche » quand ils sont polis et même l’extrême gauche, quand ils ne prennent pas de gants pour effrayer le bon peuple et le maintenir dans le choix préprogrammé entre « la » Royal et « le » Sarkozy vient donc d’accoucher d’un document, qui demande encore des compléments, qui connaîtra, comme la vie, des évolutions, mais dont la charpente est désormais solide.
Pas évident mais finalement pas si difficile. Voila belle lurette que nous avons décortiqué dans tous les sens les conséquences d’un libéralisme économique qui gangrène le monde depuis des décennies. Les propositions, nous les avions dans nos têtes. Certains pourtant les avaient enfouies, de peur de faire peur, et même continuent, comme l’illustre le programme « gauche light » du Parti Socialiste. Ceux là avaient déjà oublié les leçons de Marx et de Jaurès, ils oublient les leçons de Blum. Prochaine trappe, sans doute, Mitterrand (celui d’avant 1983). Prochaine idole, Tony Blair sans doute, qui en séduit déjà plus d’une.
Dire, et prendre les mesures qui rendront les changements possibles, qu’un pays prospère ne peut tolérer les inégalités sociales et culturelles que nous connaissons, qu’un pays démocratique, républicain même, ne peut plus accepter un régime qui a viré au fil des années à la monarchie à peine déguisée, que la domination économique de groupes financiers n’est plus supportable, ce n’est après tout que mettre noir sur blanc les conséquences d’un système dont chacun a ressenti les tares. Dire que les moyens existent peut paraître présomptueux. C’est pourtant un secret de polichinelle que nous dévoilons : en quinze ans, 10% du produit intérieur brut est passé de la rémunération du travail à celle du capital. Abscons ? Soyons terre à terre alors : le produit intérieur brut(PIB), c’est en gros la richesse que nous produisons chaque année. Le PIB, cette année, sera d’environ 1800 milliards. 10% de 1800 milliards, ça fait 180 milliards. 180 milliards qui , dans une répartition économique des richesses produites « équilibrée », sans mettre en péril autre chose que les dividendes exorbitants des grandes entreprises, sans menacer d’aucune manière la capacité d’investissement productif, devraient revenir à la rémunération du travail, en augmentant les salaires, surtout les plus bas, en créant du travail là où il y en a besoin (et les besoins ne manquent pas).
Irréaliste, ça ? Irréaliste la nécessité de fournir à la population les services publics de qualité, en matière d’éducation, de santé, d’énergie, de transports etc dont elle manque de plus en plus ? Irréaliste pour un pays comme la France de fournir à chacun un logement décent ? Bien sur que non. Mais impossible dans une logique économique libérale. Changeons donc de logique, c’est ce que propose le programme de la gauche unitaire alternative au libéralisme. Vous aussi, faites ce choix. Vous verrez, ça ne fait pas mal, et même du bien, sauf bien sur si vous êtes assis sur un (très très) épais portefeuille d’actions.
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