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MEMOIRES DE LA GAUCHE UNITAIRE : CHAPITRE 5 : DU NON A LA CHARTE POUR UNE ALTERNATIVE AU LIBERALISME

Par Saint-Silvère (pcc João Silveirinho)
jeudi 21 juin 2007
par  João Silveirinho
popularité : 58%

Résumé des Chapitres précédents : Une boulette d’Yves Salesse fait exploser « Ramulaud » dès sa première manifestation nationale à l’orée de l’automne 2003...Pour les élections régionales de l’année suivante, se produit une (petite) avancée unitaire à peine confirmée aux élections européennes qui suivent. Mais le référendum sur le projet de traité constitutionnel européen permet un vaste rassemblement des antilibéraux de gauche, et contribue fortement au rejet du projet par le suffrage universel. Tout le monde alors pense à un futur débouché politique, radieux évidemment.

Il y a en politique des règles quasi universelles, qu’un physicien un peu distrait pourrait presque qualifier de loi. L’une d’elles est la gueule de bois post électorale : on boit pour se consoler de l’échec (plus il est lourd, plus on boit, corrélation à établir) ou pour arroser la victoire (plus elle est...). La victoire du Non (et le rôle majeur joué par la gauche alternative au libéralisme), nette et sans bavures, s’abreuva de tonneaux d’espérances. Après l’ivresse, il est usuel de piquer un petit roupillon. Ce que cette gauche fit, à peine réveillée pour quelques actions « résolues » mais peu convaincantes hélas contre le projet de directive Bolkestein.

Le collectif national pour le Non continua toutefois ses réunions, et rapidement le débat s’engagea sur les perspectives politiques et électorales que le rassemblement semblait rendre attrayantes. Les représentants des partis politiques, jusque là modèles d’unité et de modestie, adoptèrent des attitudes différentes : la prudence pour le PCF et les amis socialistes de Jean-Luc Mélenchon, l’activisme pour les petits partis ou réseaux (CCAG, MARS, GR, Alternatifs) encore tout émoustillés d’avoir partagé les estrades avec quelques ténors, le rétropédalage pour la LCR, Alain Krivine répétant à chaque réunion « si les collectifs entrent dans la politique, on est morts », et l’extrême discrétion pour le MRC, dont la participation très épisodique. Le courant socialiste de Marc Dolez, rarement présent « avant » ne le fut pas plus, et plutôt moins « après ». D’autres composantes du Non de gauche, qui n’étaient pas partie prenante de l’action collective, demeurèrent à l’écart : les amis de Laurent Fabius, ceux d’Henri Emmanuelli, ainsi que les ténors du PRG Christiane Taubira et Emile Zuccarelli, qui avaient l’une et l’autre partagé les estrades des meetings du Non de gauche, mais sans jamais s’engager dans le rassemblement. Les minoritaires Verts voyaient d’un bon œil l’évolution vers l’intervention dans le champ politique, de même que les minoritaires de la LCR. Comme il est bon parfois d’être complet, le très discret PCOF (Parti Communiste Ouvrier de France, héritier lointain du maoïsme) demeura très discret. Quand à LO et au Parti des Travailleurs, le splendide isolement, marque déposée, continua évidemment.

Les « civils » se partageaient entre deux attitudes. Pour les syndicalistes (essentiellement Solidaires) et certains associatifs (ATTAC), il n’était pas question de prendre le tournant « politique », hors de leur champ d’action. Certains acteurs du paysage syndical (Claude Michel, de la CGT-Spectacle, José Bové, peu présent physiquement) firent exception à titre personnel.

D’autres défendirent fortement l’idée d’un débouché politique unitaire, parmi lesquels Claude Debons, qui fut l’infatigable coordinateur de la campagne unitaire du Non, et Yves Salesse, qui s’était dépensé sans compter dans cette campagne, Marc Mangenot, copernicien distingué, Jean-Luc Gonneau, du Cactus/La Gauche !

Les vacances de l’été 2005 interrompirent assez vite ce débat, qui reprit à l’automne alors que les collectifs unitaires locaux se délitaient un peu. Chacun convint alors qu’il était souhaitable de « relancer la machine ». Sur une proposition de Claude Debons, il fut convenu de proposer d’unifier l’intitulé des collectifs et de travailler sur une charte pour une alternative au libéralisme. Le nom Collectif du 29 mai (proposition initiale d’Alain Krivine) fut retenu, malgré son résonnement commémoratif en diable. Et le travail sur la charte commença, avec un va et vient incessant entre les collectifs locaux et le collectif national, initié par une réunion nationale des collectifs à Nanterre, où le souhait de « continuer ensemble » fut unanime.

Le travail sur la charte mobilisa de nombreux collectifs (huit versions successives furent nécessaires, chacune amendée, complétée par les organisations et les collectifs locaux). La lutte contre le CPE fut aussi un moment de mobilisation. Mais on vit alors les organisations politiques, PCF et LCR, préférer souvent leur propre action à une action collective, hors certaines manifestations). Et ne faut pas oublier que ce sont surtout les mouvements étudiants qui furent la cheville ouvrière (interclassisme) de la résistance.

En décembre 2005, un appel pour des candidatures unitaires aux élections présidentielle et législatives fut lancé, à l’initiative de membres de CCAG (Etienne Adam, Clémentine Autain, Pierre Cours-Salies...), de minoritaires de la LCR (Christophe Aguitton...) de « rénovateurs » du PCF (Patrick Braouzec, Pierre Zarka...) et de « personnalités » (Yves Salesse, Claude Debons...). Il recueillit quelques milliers de signatures, parmi lesquelles quelques cactusiens et marsiens, mais pas celles des dirigeants des principaux partis politiques de l’ « arc du Non ».

Il faudra attendre l’adoption, y compris par les représentants de la direction de la LCR, le 16 mai 2006, lors d’une réunion nationale des collectifs à Paris, de la Charte pour une alternative au libéralisme pour que les choses bougent. Quelques jours plus tard, cependant, une « soirée anniversaire » du 29 mai 2005 ne rassembla que quelques centaines de personnes à Paris : le mouvement se relançait, mais doucement.

Voir le texte de la Charte sur ce site


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lundi 22 décembre 2008 à 07h52 - par  インプラント
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