LEÇONS D’UNE ELECTION
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On ne gagne pas une élection ni avec des suggestions de méthode ("démocratie participative"), ni en renvoyant les problèmes essentiels à des négociations, tables rondes, Etats Généraux, moratoires, etc. (ce qui est aussi une méthode, pas un projet), ni en esquivant les problèmes qui préoccupent et angoissent le plus les Français (retraites, santé, etc. : "on verra""on remettra à plat la réforme Fillon").
On ne gagne pas une élection uniquement en s’opposant aux projets de l’adversaire, dans une attitude défensive et..."conservatrice" ("sauvegardons les acquis").
Quand on n’a pas de contre-projet concret et crédible sur les problèmes majeurs, on fait apparaître les projets de l’adversaire (qui, eux, étaient extraordinairement concrets), même s’ils font peur, comme les seuls possibles, et on installe ainsi un sentiment de fatalisme qui rend acceptable l’inacceptable.
Mais, pour avoir un projet crédible (et, sur ce point, je donnerai raison pour une fois à DSK), il ne suffit pas de dire que le monde tel qu’il est nous plaît moins que celui d’ il y a 30 ans, il faut être capable de dire comment on prétend le changer - et le dire de façon convaincante.
Tant que la gauche n’aura pas de réponse crédible à la mondialisation (et la seule invocation mystique de l’antilibéralisme ne saurait suffire), elle continuera à perdre les élections, quel que soit son leader, en France et ailleurs.
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