UN ANNIVERSAIRE CURIEUSEMENT OUBLIE
par
popularité : 1%
10 MAI 1981 … 10 MAI 2009 … 28 ans se sont passés depuis l’élection qui vit la victoire d’un Président de gauche : François Mitterrand. Personne n’en a parlé, aucun rappel de cet événement historique. Après 23 ans de pouvoir Gaulliste, Pompidolien et Giscardien, l’élection de François Mitterrand fut accueillie en France et dans le Monde comme quelque chose de marquant, plus qu’un tournant dans la Ve République, une révolution apaisée, ‘’tranquille’’ pour reprendre le célèbre slogan du candidat de la gauche. L ‘enthousiasme suscité par cette élection fut immense et les vieux grognards qui ont vécu cette soirée du 10 mai 1981 en ont encore des frissons en se souvenant.
28 ans plus tard, rien, rien du tout. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cet autisme ? Pourquoi cet oubli apparent ? Chacun aura son explication. La plus courante étant, pour ceux qui votèrent Mitterand, c’est que la déception fut à la hauteur de l’espoir ! Tout devait être possible, le projet était de ‘’changer la vie’’ des gens ; après la dénonciation du « coup d’état permanent » ce devait être l’avènement d’un ‘’mieux vivre pour tous » ! Le rêve, l’illusion ?, devait durer deux ans (les ‘’pragmatiques’’ de gauche prétendent que c’était utopique) et ce fut le tournant de 1983, ce changement de politique économique et social, qualifié de ‘’pause’’ par les camarades Jacques Delors, Michel Rocard et même Lionel Jospin. Et vinrent les années ‘’fric’’, les années de la bulle boursière, les années Tapie ! Le projet d’installer un socialisme démocratique et républicain fut rangé aux oubliettes de l’Histoire. Le libéralisme, le néo-libéralisme, lesocial-libéralisme allaient triompher. Le P.S. allait délibérément gérer les intérêts du capitalisme, en bon petit soldat qu’il était devenu. 1988, 1993 (le suicide de Pierre Bérégovoy, un symbole), 1995, puis ce qui allait être une ‘’divine surprise’’, la victoire de la Gauche plurielle en 1997. Mais en 1997, comme en 1981, les choses évoluèrent dans le même sens et le P.S. retomba dans ses errements habituels, en oubliant ce pour quoi il était au pouvoir : aider les plus modestes, faire une réforme fiscale juste et forte, refuser les privatisations etc … etc …le fameux ‘’bon bilan’’ de Lionel Jospin l’élimina sèchement du second tour de l’élection présidentielle de 2002.
Qui aurait pu rappeler la victoire de 1981 ? Pas ceux qui par leur politique mènent la gauche (une certaine gauche) au reniement de ses valeurs ; sûrement pas ceux qui ont défendu le Traité Constitutionnel pour l’Europe (TCE) ; encore moins ceux qui n’ont rien fait pour empêcher le vote du Traité de Lisbonne (Traité ‘’faussement’’ qualifié de simplifié) … La plupart de ceux qui ont tiré bénéfice de la victoire de 1981, au plus haut niveau de responsabilité ( en particulier, la cour des habitués de l’ escalade annuelle de la roche de Solutré !) n’osent plus en parler de peur de s’attirer les sifflets et les lazzis du peuple. Ils sont les responsables de l’effondrement de 1993 et de la catastrophe de 2002 (« Mon programme n’est pas socialiste, mais moderne » Lionel Jospin).
Il faut repartir à zéro, ou presque, rétablir la confiance, parler vrai et simple pour avoir une petite chance, dans les prochaines années, de « remettre à l’endroit tout ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers ». (Fondation Copernic).
Commentaires